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Le « dialogue en musique » du Bourgeois gentilhomme, mise en scène de Benjamin Lazar, 2004

Le « dialogue en musique » du Bourgeois gentilhomme, mise en scène de Benjamin Lazar, 2004
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Ce « dialogue en musique » (I, 2), qualifié par le maître de musique de « petit essai […] des diverses passions que peut exprimer la musique », est introduit par la fameuse réplique du maître de danse : « Lorsqu’on a des personnes à faire parler en musique, il faut bien que, pour la vraisemblance, on donne dans la bergerie. Le chant a été de tout temps affecté aux bergers ; et il n’est guère naturel en dialogue, que des princes ou des bourgeois chantent leurs passions ». Dans cette réplique métathéâtrale, Molière dialogue avec l’opéra naissant dont Pierre Perrin, l’auteur du menuet de Jeanneton chanté ridiculement par Jourdain, vient de créer l’Académie. Molière se fait ici l’écho du préjugé français hostile à la déclamation lyrique et dessine schématiquement la répartition des genres : d’un côté les pièces chantées, qui sont nécessairement des pastorales, de l’autre les pièces parlées, qui sont soit des comédies si ce sont des bourgeois, soit des tragédies si ce sont des princes. Dans ce « dialogue en musique » parfaitement intégré à la comédie, Molière et Lully rivalisent avec les pastorales en musique de Perrin.

Photo © Marco Borggreve, 2004

  • Date
    2004
  • Lien permanent
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