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Pour la diminution du fût des colonnes selon Palladio et Vignole

Abraham Bosse, Des Ordres de colonnes en l’architecture, et plusieurs autres dependances dicelle, planche I
Pour la diminution du fût des colonnes selon Palladio et Vignole
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Cette juxtaposition de la diminution du fût des colonnes selon Vignole et Palladio illustre les ambitions de Bosse en matière d’architecture. Si sa faveur va sans doute à Palladio – la lettre au bas de l’estampe mentionne ainsi que Vignole donne un renflement supérieur à la base du fût, ce qui, précise Bosse, se voit dans des antiques comme dans Vitruve mais “n’est pas mon goust d’a présent” –, il s’agit moins ici de trancher une question théorique, notamment sur le niveau du fût à partir duquel il convient de renfler, que d’expliquer comment tracer géométriquement ces profils. Cette estampe montre l’attachement de Bosse à la résolution de tracés géométriques complexes en architecture, comme il le fit pour le tracé des volutes des chapiteaux ioniques en décembre 1662 ou le tracé des arcs rampants en 1661, et à nouveau en 1672, en association avec Philippe de La Hyre.
Le traité de Bosse – en partie en raison de son absence de positionnement théorique – et cette estampe en particulier sont attaqués par Grégoire Huret le 10 décembre 1664 dans La Règle précise pour décrire le profil élevé du fust des colonnes... et défendus dans un compte rendu du Journal des savants du 2 mars 1665, qui mêle à la question du tracé géométrique celle des pratiques préférables. Huret, confie l’auteur du Journal, “reprend avec raison la mauvaise construction de ceux qui enflent leurs colonnes au tiers de leur hauteur, car les colonnes étant ainsi enflées semblent creuser à l’endroit de ce renflement sous la force du poids qu’elles soutiennent. Mais il commence mal à propos leur rétrécissement dès le pied. Car si le premier défaut les fait paraître en fuseau et comme crevant sous le faix qu’elles soutiennent, le second les fait paraître en quille et comme si elles s’entrouvraient par le pied par le poids dont elles sont chargées. [...] Si on veut décrire le profil des colonnes, il faut des règles fermes et dont on trouve plusieurs moyens justes et faciles chez les géomètres, particulièrement dans l’organe de Scholm. [...] Monsieur Bosse en a gravé la figure dans un livre d’architecture qu’il va mettre au jour”. L’estampe mentionnée, la seconde de Bosse sur cet objet, est probablement celle numérotée XXXIII dans son second traité d’architecture de 1664, présentant, à la demande de François Blondel, un tracé au compas de la ligne qui forme le fût des colonnes, avec une diminution de la largeur à partir du tiers de leur hauteur suivant un profil elliptique.

En haut au centre : Pour la diminution du Fust des Colonnes selon Paladio et Vignole. En bas à droite : auec Priuilege. L’estampe présente quatre figures entre lesquelles est réparti un texte explicatif assez important en lettres gravées. Estampe marquée I en haut à droite

 

Centre d'Études Supérieures de la Renaissance - Tours

  • Date
    1664
  • Lieu
    À Paris, chez l’auteur
  • Auteur(es)
    Abraham Bosse (1604-1676), graveur
  • Description technique
    18 planches dont un titre et 17 marquées de A à R, et texte gravé
    Eau-forte, 324 x 216 mm
  • Provenance

    Tours, Centre d'Études Supérieures de la Renaissance, SR 6A / 26470_2

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmqvpvp8z6qv