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Benjamin Lazar dans le rôle du maître de philosophie dans Le Bourgeois gentilhomme, mise en scène de Benjamin Lazar, 2004

Benjamin Lazar dans le rôle du maître de philosophie dans Le Bourgeois gentilhomme, mise en scène de Benjamin Lazar, 2004
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Le Bourgeois gentilhomme est la seule œuvre de Molière et Lully à être sous-titrée « comédie-ballet ». Dans cette mise en scène de Benjamin Lazar, avec la complicité de la chorégraphe Cécile Roussat et de Vincent Dumestre à la tête de son ensemble Le Poème Harmonique, l’œuvre est jouée dans sa forme originelle avec toutes ses parties chantées et dansées. Dans ce spectacle, chacun dans sa discipline propre développe un même langage, s’appuyant sur le même principe d’expression artistique : celui de la rhétorique baroque. Si le travail sur la déclamation et la gestuelle s’inscrit dans le sillage de celui d’Eugène Green et s’appuie sur les sources théoriques de l’art du comédien au 17e siècle, cette mise en scène n’en demeure pas moins une recréation originale et personnelle.
Dans cette scène (II, 4), la prononciation des voyelles, face public, éclairée à la lumière de la bougie, prend une dimension quasi mystique. M. Jourdain (Olivier Martin-Salvan) retrouve le plaisir primitif qu’éprouve l’enfant à articuler des sons. À un second niveau, la langue de la prononciation restituée crée chez le spectateur un sentiment étrange de dépaysement, d’autre monde. Tout spectateur redevient ainsi un Monsieur Jourdain en puissance, un enfant en proie à la jouissance de la crédulité, susceptible de sortir du théâtre en testant les leçons de la déclamation sur son propre corps.

Photo © Marco Borggreve, 2004

  • Date
    2004
  • Lien permanent
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