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Gustave Le Gray en 40 dates

Autoportrait de Gustave Le Gray
Autoportrait de Gustave Le Gray

Bibliothèque nationale de France

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30 août 1820
Naissance de Jean-Baptiste Gustave Le Gray, à Villiers-le-Bel (actuel Val-d’Oise). Il est le fils de Jean-Martin Legray (vers 1770-1855) et de Catherine Eulalie Gay (1785-1861).

26 juillet 1839
Le Gray obtient le diplôme du baccalauréat.

19 août 1839
François Arago annonce l’invention du daguerréotype devant les Académies des sciences et des beaux-arts réunies.

1840-1841
Le Gray est clerc de notaire dans l’étude de maître Edme Lechat, à Villiers-le-Bel.

1842
Le Gray quitte Villiers-le-Bel et s’installe 170, rue du Faubourg-Saint-Denis. Il est élève de Paul Delaroche, avec Le Secq et Nègre, et pratique la copie au Louvre.

1843-1847
Voyage en Italie. Le Gray part de Paris en juin 1843, en passant à pied par la Suisse. Il séjourne ensuite à Florence (octobre-novembre 1843), puis rejoint Delaroche et Jean-Léon Gérôme à Rome le 18 janvier 1844. Après une escapade à Naples fin janvier, il est de retour à Rome le 11 février et épouse quelques mois plus tard, le 12 mai 1844, Palmira Leonardi en l’église San Giacomo in Augusta.

La naissance de sa fille, Elvire Françoise Eulalie, le 4 juin 1845 († 1858), entraîne le départ de Le Gray pour la France. Mais dès 28 octobre, toute la famille est de retour à Rome. Là naît son deuxième enfant, Elvire Mathilde Julie Miriam, le 2 août 1846 († 1849), deuxième enfant de Le Gray.

1847-1848
De retour à Paris au printemps, Le Gray fait avec François Arago des expériences pour fixer sur plaque daguerrienne les taches noires du Soleil. Il habite alors avec sa famille au 27, quai des Grands-Augustins. Il fait une demande de carte d’élève au Louvre, s’inscrit comme lecteur au Cabinet des estampes de la Bibliothèque royale, se dit toujours élève de Delaroche, et pratique assidûment la photographie sur plaque daguerrienne et sur papier, et il fait ses premiers essais de collodion sur papier.

24 février 1848
Proclamation de la Deuxième République.

15 mars 1848
Ouverture du Salon. Deux tableaux de Le Gray, qui avaient été préalablement refusés, y figurent. C’est à cette occasion que Le Gray photographie au daguerréotype le tableau de Gérôme Anacréon, Bacchus et l’Amour, également présenté au Salon.

Mai-juin 1848
Le Gray réalise des portraits au daguerréotype et sur papier. Avec son ami Mestral, ils se photographient mutuellement.

Début 1849
Au début de l’année, Le Gray et sa famille s’installent au 110, rue de Richelieu.

Septembre-décembre 1849
Épidémie de choléra à Paris. Julie Octavie, la troisième fille de Le Gray, puis Elvire Mathilde décèdent coup sur coup le 6 et le 10 septembre. L’épidémie pousse Le Gray à se rendre dans la forêt de Fontainebleau, en compagnie de Charles Nègre, où il prend des photographies. Il déménage peu après au 7, chemin de ronde de la barrière de Clichy. C’est également en septembre-octobre que Le Gray donne à Maxime Du Camp des leçons de photographie avant que celui-ci ne parte en Orient.

11 novembre 1849
Le Gray reçoit une médaille de bronze pour ses épreuves sur papier à l’Exposition nationale des produits de l’agriculture et de l’industrie.

1850
Le Gray expérimente la photographie sur verre au collodion et fait paraître en juin son Traité pratique de photographie sur papier et sur verre. L’ouvrage connaît trois rééditions jusqu’en 1854.
À la fin de l’année, ou début 1851, il commence à expérimenter le négatif sur papier ciré sec.

Château de Blois : cour intérieure, aile Louis XII
Château de Blois : cour intérieure, aile Louis XII |

Bibliothèque nationale de France

1851
Fondée en janvier, la Société héliographique désigne immédiatement Le Secq pour la Mission héliographique. Baldus, Bayard seront désignés un peu plus tard. Quant à Le Gray, il expose sa méthode de négatif sur papier ciré sec devant la Société héliographique le 18 avril et quelques semaines plus tard, le 9 mai, il est ajouté ainsi que Mestral aux photographes déjà retenus. Tous deux partent en juillet et reviennent en octobre.

9 février 1851
Premier numéro de la revue de photographie
La Lumière.

Printemps 1851
Le Gray expose deux cadres de neuf épreuves chacun à l’Exposition universelle de Londres.

17 novembre 1851
Le Gray dépose à l’Académie des sciences un pli cacheté concernant des « épreuves positives sur papier d’une coloration très variée et d’une fixité plus complète ». Il est ouvert le 8 décembre, jour où Le Gray dépose un brevet d’invention « pour un genre de papier préparé pour la photographie ».

2 décembre 1851
Coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte.

Mars 1852
Le Gray présente au Salon un portrait peint et trois photographies : deux vues de la Mission héliographique et un portrait de Le Secq. Les quatre œuvres sont refusées. Le Salon ouvre le 1er avril et Le Gray en prend une série de vues à la demande de Philippe de Chennevières.

Printemps-été 1852
Il photographie la forêt de Fontainebleau en compagnie de John B. Greene.

Été 1852
Portrait de Louis-Napoléon Bonaparte. Le Gray devient un photographe officiel quelques mois plus tard, le 16 octobre, il photographie en compagnie de Bertsch et Lerebours les cérémonies du retour du Prince-Président à Paris, porte Saint-Martin et place de la Concorde.

2 décembre 1852
Établissement du Second Empire.

1853
Le Gray livre à plusieurs reprises au ministère d’État des photographies : cérémonie de la distribution des aigles au Champ-de-Mars (10 mai 1852), cérémonie du retour du Prince-Président (16 octobre 1852), portraits de l’empereur, reproduction du bas-relief de Rude sur l’Arc de Triomphe et de l’escalier du château de Blois.

Mai 1853
Le marchand d’estampes Goupil inclut dans son catalogue un portrait de Napoléon III, « en pied, costume civil », par Le Gray ainsi que des « sites, monuments, paysages, marines, ensembles et détails d’architecture gothique, etc., par MM. Le Secq, Le Gray et les photographes les plus éminents ».
Au Salon, qui ouvre le 15 mai, Le Gray présente un portrait peint ("Mme G. L.", peut-être son épouse), qui est accepté. Théophile Silvestre fait photographier de nombreux tableaux (Corot, Courbet) pour illustrer l’Histoire des artistes vivants.

23 août 1854
Le Gray fait partie de la commission chargée de rédiger les statuts de la future Société française de photographie. Celle-ci est officiellement créée le 15 novembre et Le Gray siège au comité d’administration.

15 mai 1855
Ouverture de l’Exposition universelle à Paris. Le Gray expose dans la section de photographie. Il reçoit une médaille de première classe en argent.

1er octobre 1855
Création de la société Gustave Le Gray et Cie, sans doute par acte sous seing privé, avec Barnabé Louis Gabriel Charles Malbec de Montjoc, marquis de Briges, commanditaire. Le 18 octobre, Le Gray loue l’atelier du 35, boulevard des Capucines par bail sous seing privé de la baronne de Parazza au marquis de Briges. Il conserve toutefois laboratoire et domicile au 7, chemin de ronde de la barrière de Clichy. L’installation du nouvel atelier s’achève début 1856, comme le prouve un long article publié dans L’Illustration le 12 avril 1856. En septembre, l’atelier s’augmente d’un « boudoir photographique en plein air ».

Été 1856
Voyage de Le Gray en Normandie ; études de ciel et premières marines, dont le Brick au clair de lune, qui est présenté dans plusieurs expositions de la Photographic Society de Londres. En décembre, les marchands londoniens Murray & Heath, qui vendent l’œuvre 16 shillings, annoncent déjà huit cents commandes.

Brick [dit Brick au clair de lune]
Brick [dit Brick au clair de lune] |

Photo © RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / image RMN-GP

2 avril 1857
Le Gray photographie l’inauguration à Toulouse du tronçon Toulouse-Sète de la ligne de chemin de fer Bordeaux-Sète. Il prend ensuite à Sète une vue de la gare, de nombreuses vues du port, et des marines, dont la Grande vague et la Vague brisée.

19 août 1857
Après le décès de leur père le 17 avril, les fils du marquis de Briges, Marie Antoine Albert Malbec de Montjoc, nouveau marquis, et Ernest Charles Malbec de Montjoc, comte de Briges, renouvellent la commandite par un nouvel acte sous seing privé, enregistré le 28 août au tribunal de commerce, pour cent mille francs. La durée de la société est fixée à vingt-cinq ans à compter du 1er octobre 1855.

Septembre 1857
Napoléon III commande à Le Gray un “reportage” sur l’inauguration du camp militaire de Châlons-sur-Marne.

13 janvier 1858
Le Gray dépose à l’Académie des sciences un pli cacheté contenant la description du virage au chlorure d’or pour le tirage des épreuves sur papier albuminé. Le pli est ouvert en janvier 1859.

15 mars 1858
Il photographie l’éclipse solaire.

Fin juillet-début août 1858
Le Gray est en Normandie et en Bretagne (Cherbourg et Brest) pour photographier la visite des souverains anglais. Il prend également de nombreuses marines.

Le Gray est très apprécié en Grande Bretagne : il figure aux expositions de la Photographic Society de Londres, de Birmingham, d’Écosse, ainsi qu’à celle de la British Association for the Advancement of Science à Aberdeen.

15 avril 1859
Ouverture de la troisième exposition de la SFP au palais des Champs-Élysées. Le Gray siège au jury et expose de nombreuses œuvres.

1er février 1860
Dissolution de la société Gustave Le Gray et Cie. Le Gray déménage peu après au 15, rue Saint-Lazare.

Portrait de Garibaldi
Portrait de Garibaldi |

Bibliothèque nationale de France

9 mai-13 juillet 1860
La goélette d’Alexandre Dumas, l’Emma, quitte Marseille, emportant Le Gray le 9 mai 1860. Lorsqu’il apprend la prise de Palerme par les garibaldiens, le 28 mai, Dumas fait voile vers Palerme. Lui et son escorte sont accueillis avec chaleur le 10 juin par Garibaldi, qui les loge avec lui au Palazzo Reale. Le Gray photographie les ruines de Palerme, Garibaldi, le général Türr, le père Jean et d’autres. Le 19 juin, Dumas et ses compagnons partent pour Catane avec une colonne conduite par Türr. Mais un mois plus tard, Dumas, brouillé avec Lockroy, Le Gray et Albanel, les débarque à Malte, au port de La Valette.

Juillet-décembre 1860
Parti départ de Malte à bord du cargo anglais Bœetia le 26 juillet, Le Gray arrive cinq jours plus tard à Alexandrie. De là, il part pour Beyrouth, où il arrive le 10 août, puis vers Damas. Le 17 septembre, en route pour la capitale syrienne, il a la jambe cassée par un cheval. En novembre, son atelier est installé dans les ruines du temple de Jupiter à Baalbek, tandis que Lockroy se met au service des fouilles d’Ernest Renan.

Pendant ce temps, en France, Le Gray, qui a nommé Maufras son procureur pour régler ses affaires, est condamné par le tribunal de commerce de la Seine à verser 25 582,20 francs à chacun des frères de Briges.

1861-1875
Arrivée à Alexandrie à l’hiver 1861, Le Gray reprend progressivement des fonctions de photographe officiel. Le 8 février 1863, il photographie la réparation accordée par le vice-roi d’Égypte au consul de France à Alexandrie, puis en juillet de la même année, la réception en l’honneur du prince Jérôme Bonaparte et de la princesse Clotilde dans les jardins Pastré à Alexandrie. Installé au Caire à partir de juillet 1864, il commence à travailler officiellement pour le Pacha d’Égypte et enseigne le dessin de perspective à l’école préparatoire pour l’école polytechnique du Caire jusqu’en 1875.

Pendant ce temps, son épouse connaît une vie difficile. Ayant cherché sans succès à rejoindre son mari, elle demande du secours à plusieurs amis photographes ; on perd sa trace en juillet 1865 à Marseille, où elle se dit sans ressources.

Janvier 1867
Le Gray fait un voyage le long du Nil avec les fils du pacha, dessinant et photographiant les monuments.

17 novembre 1869
Inauguration du canal de Suez. Philippe de Chennevières, présent aux cérémonies, revoit Le Gray. Il habite « proche de l’Esbékieh, une belle vieille maison arabe » et et déménage ensuite à une date indéterminée des années 1870 dans une maison arabe du 18e siècle, au 16, rue Souq al-Zelat.

Octobre-novembre 1872
Le Gray photographie pour l’architecte Ambroise Baudry la maison que celui-ci vient de construire au Caire pour Delort de Gléon. Ces clichés font partie des derniers connus de lui.

16 janvier 1883
Naissance d’Hélène, fille de Le Gray et d’Anaïs Candounia, au Caire. C’est son septième enfant.

29 juillet 1884
Décès de Gustave Le Gray, au Caire.

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