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Extrait

Ovide décrit le Labyrinthe de Dédale

Ovide, Métamorphoses, VIII, vers 157-168

Destinat hunc Minos thalamo remouere pudorem
multiplicique domo caecisque includere tectis.
Daedalus ingenio fabrae celeberrimus artis
ponit opus turbatque notas et lumina flexu
ducit in errorem uariarum ambage uiarum.
Non secus ac liquidus Phrygius Maeandrus in aruis
ludit et ambiguo lapsu refluitque fluitque

occurrensque sibi uenturas aspicit undas
et nunc ad fontes, nunc ad mare uersus apertum
incertas exercet aquas, ita Daedalus implet
innumeras errore uias ; uixque ipse reuerti
ad limen potuit ; tanta est fallacia tecti.

Minos décide d'écarter de sa demeure cet être infamant
et de l'enfermer dans un lieu aux recoins multiples, sous un toit aveugle.
Dédale, très célèbre par son génie dans l'art de construire,
réalise l'ouvrage, brouille les repères, et par les courbes,
les sinuosités des différents chemins, il induit en erreur les regards.
Comme dans les champs joue le limpide Méandre de Phrygie,
qui reflue et dévale en cascades indécises,
se rencontrant lui-même, voyant les ondes venir à lui,
tourné tantôt vers sa source, tantôt vers la mer et le large,
et agitant ses eaux hésitantes, ainsi Dédale emplit de risques d'erreur
des routes innombrables. À peine put-il lui-même retrouver
le seuil de son ouvrage, tant il était truffé de pièges.

Ovide, Métamorphoses, VIII, trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2007, vers 157-168. Lire en ligne : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met08/M-08-152-259.htm