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Extrait

Quand la mer troublée se soulève

Vittoria Colonna, Sonnet

Quand la mer troublée se soulève et assiège de ses fureurs
quelque intrépide écueil, si le rocher reste ferme, l’orageux
orgueil des flots se brise tout à coup et l’onde retombe en
écume sur elle-même.

Ainsi moi, si le profond océan des eaux du monde me
vient assaillir avec colère, je lève comme un roc mon front
vers le ciel, et plus la vague redouble ses assauts, plus je la
renvoie dépouillée de sa vigueur ;

Et si le vent du désir soulève une nouvelle guerre, je vole
au rivage, et d’un lien formé d’amour et de fidélité, tressés
ensemble ;

J’attache ma barque à une pierre qui ne cède jamais, à
la roche vive de Jésus-Christ, en sorte que je puis à toute
heure rentrer au port.

Cité dans Jules Bonnet, « Vittoria Colonna à la cour de Ferrare (1537-1538) », Bulletin historique et littéraire (Société de l’histoire du protestantisme français), vol. 30, no 5, 1881, p. 210.
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