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Extrait

La prophétie de la laie miraculeuse dans l’Énéide de Virgile

Virgile, Enéide, III, 388-393
Dans l'Enéide, Virgile rapporte une prophétie selon laquelle une laie blanche aux trente porcelets indiquera à Enée où s’installer en Italie.
Deux traductions historiques sont ici proposées de ce passage, l'une en vers, l'autre en prose. Le vers en gras est propice à une analyse avec des élèves.
 

Signa tibi dicam, tu condita mente teneto :
cum tibi sollicito secreti ad fluminis undam
litoreis ingens inuenta sub ilicibus sus
triginta capitum fetus enixa iacebit.
alba, solo recubans, albi circum ubera nati,

is locus urbis erit, requies ea certa laborum.

Traduction de l'abbé Delille :
Mais écoute, et connais par quels signes certains
S'annonceront ces lieux promis par les destins :
Si, sur les bords des eaux, se présente à ta vue
Une laie aux poils blancs sur la rive étendue,
Nourrissant trente enfants d'une égale blancheur,
Et du fleuve voisin respirant la fraîcheur,
Arrête là ton cours ; là finiront tes peines.

Traduction de Désiré Nisard :
Je te dirai les signes qui te guideront : toi, grave-les dès à présent dans ta mémoire. Un jour que, triste et solitaire, tu chemineras le long d’un fleuve, une laie se présentera à ta vue sous les chênes de la rive : blanche, étendue sur l’arène, tu la trouveras nourrissant trente enfants d’une égale blancheur, et les ramassant autour de ses mamelles. Là sera le lieu marqué pour ta ville, là le terme fortuné de tes travaux.

Virgile, Enéide, III, 388-393
Œuvres de J. Delille, Paris : Lefèvre, 1833, p. 437
Désiré Nisard (dir.), Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus : oeuvres complètes avec la traduction en français, Paris : Firmin Didot, 1868, p. 270.
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