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Extrait

La supériorité par le cerveau

Paul Broca, « Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races », 1861

Dans cet article publié en 1861 dans le Bulletin de la Société d’anthropologie de Paris, Paul Broca s’appuie sur différentes mesures et études du cerveau pour montrer que les races inférieures ont des cerveaux de taille moindre et de formes différentes que ceux des races supérieures. Les races inférieures comme celle des noirs seraient « occipitales », c’est-à-dire que la partie postérieure de leur cerveau serait plus importante que la partie frontale du fait d’un prognathisme prononcé. Les scientifiques postulent que l’intelligence serait logée dans la partie frontale du cerveau et donc que mes races inférieures seraient moins intelligentes que les races supérieures.

L’inégalité intellectuelle des races est chose bien connue ; et tous ceux qui ont étudié la question ont constaté que le prognathisme, dû en grande partie à l’affaissement de la région antérieure du crâne, n’existe que chez les races inférieures. Mais on a remarqué en outre que, dans les races prognathes, la partie postérieure du crâne s’agrandit en même temps que la partie frontale diminue ; c’est-à-dire que les lobes occipitaux augmentent lorsque les lobes antérieurs du cerveau s’amoindrissent ; et comme les inégalités en sens inverse peuvent se faire équilibre, on a été tenté de croire que l’infériorité intellectuelle des races prognathes dépendait seulement de la forme, et nullement du volume de leur cerveau. Or, il est certain aujourd’hui que l’inégal développement des lobes antérieurs n’est pas la seule cause de l’inégalité intellectuelle des races. M. Gratiolet, en particulier, a montré que la petitesse du front, chez les prognathes, n’est nullement compensée par l’ampleur de l’occiput. La loge frontale est en effet beaucoup plus large que la loge postérieure, et un faible affaissement du front fait perdre à la boîte crânienne bien plus d’espace que ne lui en fait gagner la plus grande ampliation possible de la région occipitale. Aussi, M. Gratiolet n’hésite-t-il pas à attribuer la supériorité aux races frontales, en se basant sur ce fait, qu’elles ont le cerveau plus volumineux que les races occipitales.

Paul Broca, « Sur le volume et la forme du cerveau suivant les individus et suivant les races », Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, séance du 21 mars 1861, p. 178.
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