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Extrait

Le mythe de création de l’écriture chez les Mayas

D’après L’Art maya et sa calligraphie, de Michael D. Coe, Justin Kerr

Itsamna serait, selon les sources ethno-historiques de la mythologie maya, le créateur de l’écriture et le protecteur des prêtres. « Premier prêtre » et « premier scribe », il est presque toujours, dans l’iconographie classique, assis sur un trône céleste. Le « dragon barbu » qui fait jaillir les divinités de sa bouche, est sa représentation animale.

Pawahtun est lui aussi presque toujours représenté sur son trône. C’est une divinité âgée portant une coquille d’escargot sur le dos ou sortant de cette coquille. À ces deux dieux sont subordonnés des dieux inférieurs identifiables, par leur coiffure, comme scribes et comme lettrés.

L’un des plus significatifs est le jeune dieu du maïs. Dans l’iconographie classique, son crâne est allongé et tordu, à l’image d’un épi de maïs. Il porte sur le devant de sa coiffure un dieu farceur.

S’il a été choisi comme divinité protectrice des scribes et de l’écriture, c’est peut-être parce que la préparation des grains de maïs qu’on faisait tremper avant de les réduire en pâte ressemblait, dans le monde précolombien, à celle du papier obtenu par trempage des fibres d’écorce d’amate.

En outre, les Mayas établissaient sans doute aussi un lien entre la pâte de maïs qui assurait leur subsistance et le papier sur lequel ils archivaient leur savoir. Dans les récits du Popol Vuh, le jeune dieu du maïs a un frère jumeau. Avec lui il descend à Xibalba, le monde inférieur, où ils meurent tous les deux et sont ressuscités par les Héros jumeaux.

D’après L’Art maya et sa calligraphie, de Michael D. Coe, Justin Kerr, Éditions de la Martinière, 1997.
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