Repères chronologiques : les principales œuvres écrites ou éditées pour les enfants

Sur les traces de son père, Laurent de Brunhoff, l’aîné des trois enfants, né en 1925, se consacre à la peinture et se forme comme son père auprès du peintre Othon Friesz. Mais c’est la voie de l’abstraction qu’il choisit de suivre dans le sillage de Bazaine et Estève. Parallèlement, dans ces mêmes années d’immédiat après-guerre, c’est vers son enfance qu’il se retourne et le personnage qui l’a bercée, Babar. Souvent consulté par son père lorsqu’il était enfant au même titre que Mathieu (ce qui permit au Jardin des modes de présenter l’Histoire de Babar comme un album pour enfants et « presque par des enfants » ), Laurent fut associé à la mise en couleurs des dessins des deux derniers albums de son père publiés en éditions posthumes. C’est donc naturellement qu’il renoue avec Babar et publie en 1946 son premier album, Babar et ce coquin d’Arthur, et perpétue depuis ces histoires pour le plus grand bonheur des enfants.

Sixième album de Laurent, Le Château de Babar, publié en 1961, raconte l’installation de Babar et de sa famille au château de Bonnetrompe, lieu magique par ses portraits d’ancêtres, ses armures médiévales, son souterrain caché et ses festivités. Les documents originaux préparatoires à l’album, offert par l’auteur à la BnF, donnent à voir la fabrique du livre dans ses esquisses crayonnées, sa maquette et l’ensemble des aquarelles originales. Les esquisses, tantôt sommaires tantôt avancées, témoignent des recherches et des essais successifs de l’auteur : la double page représentant la vue du parc et, au premier plan, Babar trônant sur sa tondeuse « La Merveilleuse », est précédée d’au moins trois versions très différentes. Exécutés d’un trait rapide puis aquarellés, les dessins de la maquette et le texte au crayon qui les accompagne constituent un état intermédiaire en cours d’évolution : les dessins présentent de nombreuses variantes par rapport à l’édition et le texte, composé de strates successives, devance parfois l’image qui se cherche encore. (C. P.)