Découvrir, comprendre, créer, partager

Focus

Les sources de l'Encyclopédie

Cyclopaedia
Cyclopaedia

Blbliothèque nationale de France

Le format de l'image est incompatible
Bien que Diderot affirme dans le prospectus de souscription que « jusqu'ici, personne n'avait conçu un ouvrage aussi grand », l'Encyclopédie s'appuie sur un grand nombre d'ouvrages antérieurs et de prédécesseurs audacieux et s'alimente à de nombreuses sources.

Les grands prédécesseurs

Pour mener à bien l’ambitieux chantier ouvert par le projet encyclopédique de Diderot et d’Alembert, les rédacteurs ont puisé à de multiples sources, consultant les archives, les bibliothèques, empruntant et faisant acheter des ouvrages par les Libraires-Associés. Ils se sont inspirés des travaux de leurs prédécesseurs : Francis Bacon, dont Diderot présente l’Arbre des connaissances dès le Prospectus comme plan de l’Encyclopédie et Chambers, dont la Cyclopædia est à l’origine du projet — qui ne devait être qu’une traduction de l’anglais.

Sir Francis Bacon
Sir Francis Bacon |

Bibliothèque nationale de France

Cyclopædia de Chambers
Cyclopædia de Chambers |

Domaine public

Ouvrages scientifiques, mémoires académiques et récits de voyage

Planches d'anatomie d'un crâne humain
Planches d'anatomie d'un crâne humain |

Bibliothèque nationale de France

Avant de se lancer dans l’aventure de l’Encyclopédie, Diderot avait participé à la traduction du Dictionnaire Universel de Médecine de Robert James. Il en reprend bon nombre d’informations et de figures. On sait également que ses longues pages sur l’histoire de la philosophie sont en grande partie reprises de Jacob Brucker (Historia critica philosophiae).

Mais ce sont les travaux de l’Académie royale des sciences qui constituent la source première et constante : les Mémoires (Mémoires pour servir à l’Histoire des plantes, Mémoires pour servir à l’Histoire des Animaux, etc.), ainsi que la collection des Machines et Inventions et celle de la Description des arts et métiers, qui fournissent plusieurs modèles aux articles et aux planches. Par exemple, l’un des premiers manuscrits rédigé par Jacques Jaugeon pour la Description des arts et métiers,  illustré par Simonneau et Quinault, était consacré à l’imprimerie : il sert de base à tous les articles et à toutes les planches de l’Encyclopédie sur ce sujet. 

Les encyclopédistes consultent également les travaux de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et en utilisent les Mémoires dans des chapitres sur la musique, l’histoire, ou l’archéologie. Pour les articles concernant les civilisations, la faune et la flore étrangères, les rédacteurs se plongent dans les nombreux récits de voyages, notamment ceux des jésuites de retour de Chine ou d’Amérique. Ils sont particulièrement intéressants pour la multitude de sujets qu’ils abordent avec précision.

Le cacao : cabosse
Le cacao : cabosse |

Bibliothèque nationale de France

L'atelier du graveur
L'atelier du graveur |

Bibliothèque nationale de France

D’expéditions scientifiques lointaines, les naturalistes rapportent aussi des dessins qui sont transformés en planches gravées, reprises presque exactement dans l’Encyclopédie. Ainsi, ce n’est plus par l’observation directe d’un objet, mais par sa gravure dans un livre que passe la transmission du savoir. 

Mais toutes les sources iconographiques sont revues, comparées et adaptées par Louis-Jacques Goussier, qui supervise toutes les planches avec son équipe de dessinateurs et graveurs. Au final, Goussier lui-même vérifie et révise la totalité des planches.