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Ninon de Lenclos

Ninon de Lenclos
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Loin des trajectoires convenables aux femmes, Ninon de Lenclos (1620 ?-1705) a osé vivre avec une liberté de mœurs et d’esprit qui n’appartenait en son temps qu’aux hommes. Si le libertinage est devenu une philosophie pour elle, il a donc d’abord été une nécessité, sinon une profession. Cependant la jeune femme a exercé le métier de courtisane avec une indépendance d’esprit qui l’éloigne de toute assimilation à la prostitution. Sa maison devint un lieu de rencontre pour les beaux esprits déniaisés, dont la fréquentation l’amena sans doute à formuler de plus en plus clairement des idées libertines. Ainsi Tallemant des Réaux témoigne avec étonnement : « Elle dit qu’il n’y a point de mal à faire ce qu’elle fait [= vendre ses faveurs sexuelles], fait profession de ne rien croire, se vante d’avoir été fort ferme en une maladie où elle se vit à l’extrémité, et de n’avoir que par bienséance reçu tous les sacrements ». Esprit fort, Ninon de Lenclos a évidemment été objet de réprobation et de persécution par le parti dévot ; cependant, on constate qu’elle n’a pas été mise au ban de la bonne société parisienne, ce qui témoigne sans doute de son esprit d’exception, qui la rendait fréquentable malgré tout.

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    17e siècle
  • Auteur(es)
    Gravure de Jean-François Janinet (1752-1814) d’après un dessin de Pierre Mignard (1640-1725)
  • Provenance

    BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE EF-105-FOL

  • Lien permanent
    ark:/12148/mmxghzq7w62v