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Philippe le Bon agenouillé en prière devant l’Annonciation.

Traité sur la salutation angélique
Philippe le Bon agenouillé en prière devant l’Annonciation.
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Le Traité sur la salutation angélique, dont la source latine est inconnue à ce jour, est un long texte de louanges à la Vierge, peu avare de longueurs et de répétitions. La version française de ce traité a été achevée, comme le mentionne le prologue, en 1458 par Jean Miélot pour Philippe le Bon. Traducteur, compilateur, adaptateur de texte mais aussi copiste, Miélot apparaît pour la première fois au service du duc de Bourgogne, en tant que secrétaire, en 1448. Sa production littéraire est abondante.

Il s’agit du seul manuscrit conservé du Traité sur la salutation angélique, ce qui laisse penser que l’ouvrage n’a pas connu un grand succès. Une note au f. 395 vo indique que sa copie a été achevée en 1461 par David Aubert. Attaché à la cour ducale depuis 1449, Aubert est l’auteur d’une œuvre considérable de traductions ou de compilations ; il a également fait office de scribe pour de nombreux manuscrits, comme dans le cas présent.

Le manuscrit de Bruxelles (KBR, ms. 9270) a été exécuté pour Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Outre son portrait dans la miniature frontispice, ses armoiries ont été peintes dans la grande initiale sous celle-ci. Le volume est répertorié dans l’inventaire de la librairie ducale de 1467-1469, ainsi que dans celui de 1487. Comme le duc a commandé la traduction de ce texte à Miélot et que le manuscrit de Bruxelles a été copié pour lui par David Aubert, ce manuscrit est donc probablement l’exemplaire de dédicace destiné au duc. Il est cependant étonnant que ce soit David Aubert qui l’ait copié, alors que Jean Miélot, son traducteur, faisait également office de scribe pour le duc. Il faut sans doute supposer l’existence d’une « minute », sorte de maquette du texte établie en vue de copies ultérieures, rédigée par Miélot, mais aujourd’hui perdue.
Une miniature à mi-page (f. 2 vo), qui n’est entourée d’aucune décoration marginale, est la seule illustration présente dans ce manuscrit. Philippe le Bon, agenouillé en prière, est représenté à gauche sous un pavillon. Le duc est reconnaissable à ses armoiries apposées sur son prie-Dieu ainsi qu’à son vêtement noir orné du collier de la Toison d’or et à ses emblèmes sur la tente (les briquets de Bourgogne, la croix de Saint-André et son chiffre personnel composé de deux E affrontés et reliés par un lacs). À droite, dans une construction de pierre à la perspective pour le moins empirique et ouverte par des arcades gothiques reposant sur des colonnes torses, se déroule l’Annonciation, sous les yeux de Dieu le Père, sortant des nuées entouré d’anges dans le coin supérieur gauche de la miniature. Il s’agit d’une des œuvres les plus réussies de Willem Vrelant. On y retrouve ses personnages assez raides et peu expressifs, aux visages caractéristiques. Quelques détails permettent d’apprécier la qualité de sa touche picturale, tels le brocart tapissant l’intérieur de la tente ou les effets moirés du coussin posé sur le siège à côté de la Vierge. De même, le vêtement de Philippe le Bon, qui semble à première vue d’un noir uniforme, est en réalité orné d’un riche brocart visible plus aisément avec une lumière rasante. Le mobilier à l’intérieur du bâtiment montre le goût de Vrelant pour les détails de la vie quotidienne, comme une petite orange et deux livres posés sur le rebord de la fenêtre.

© Bibliothèque royale de Belgique

  • Date
    1461 (transcription du texte)
  • Lieu
    Bruges
  • Auteur(es)
    Willem Vrelant, enlumineur
  • Description technique
    Parchemin, 397 f., 383 × 266 mm, 1 miniature
    Provenance : Philippe le Bon
  • Provenance

    Bruxelles, KBR, ms. 9270, f. 2 vo

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm124200304s