Décoration de l’acte III d’Andromède

Après le succès relatif de l’Orfeo de Rossi, opéra italien donné à grands frais à Paris à l’initiative de Mazarin et pour satisfaire le goût français, il fut commandé à Pierre Corneille une tragédie permettant de réutiliser les décors conçus par Torelli. Le dramaturge choisit un sujet mythologique, Andromède, dont l’histoire permettait de faire intervenir avec vraisemblance des machines. Corneille pensa ces effets afin de les accorder parfaitement avec son texte. Chaque acte avait son décor et des machines faisant apparaître dieux, héros et monstres ponctuaient la pièce, ainsi que les intermèdes musicaux composés par Charles Coypeau d'Assoucy.
Cette estampe montre le décor du troisième acte, alors que Persée descend des cieux sur Pégase pour délivrer Andromède d’un monstre menaçant. Des châssis latéraux représentant des rochers bordent une mer agitée, rendue par des rouleaux actionnés en bas du théâtre. Ce type de décor fut très prisé et donc repris tant il offrait une métamorphose complète du lieu, rendant le sol liquide. La publication de la pièce accompagnée des représentations gravées des différents décors, ainsi que de leur description témoigne de l’importance que Corneille accordait à ces machines servant son texte.