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Cuer devant l’ensemble des armoiries

Livre du Coeur d’Amour épris (Livre du cuer d’amours espris) par René d’Anjou
Cuer devant l’ensemble des armoiries
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Une nuit, à la faveur d’un rêve, le bon roi René se lance à coeur perdu en quête de la femme idéale... Tel est l’argument du Coeur d’amour épris de René Ier le Bon, duc d’Anjou (1409-1480), qui rappelle le Roman de la Rose par son usage des allégories.

Dernière d’une série de vingt-huit images consacrées à la visite du cimetière de l’hôpital d’Amour, celle-ci regroupe dans une même composition les armoiries de tous les personnages cités auparavant. La voussure intérieure est consacrée aux héros antiques, historiques, mythiques ou littéraires : le roi David avec sa harpe et les empereurs romains aux aigles bicéphales encadrent Hercule, Thésée, Achille, Pâris, Enée, etc. Au milieu de ce premier registre, l’écu du roi Charles VII inaugure la liste des figures contemporaines de l’auteur ou de la génération précédente. Ainsi, sur la seconde voussure apparaissent de gauche à droite les blasons du poète Charles d’Orléans (1394-1465), de Charles II d’Anjou (1414-1472, comte du Maine et frère de René, de Louis de Luxembourg (1418-1475), comte de Saint-Pol, de Gaston IV de Foix (mort en 1472), du Dauphin, Louis de France, futur Louis XI (1423-1483), de Charles Ier de Bourbon (1401-1456) et de Louis de Beauvau (1418-1462), sénéchal d’Anjou et de Provence. Au faîte du portail sont accrochés les écus de Philippe III le Bon (1396-1467), duc de Bourgogne, de Louis Ier d’Orléans (1371-1407), des personnages littéraires Ponthus et Lancelot du Lac, de Jean, duc de Berry (1340-1416), de Louis II de Bourbon (1337-1410), et enfin de René d’Anjou, roi de Jérusalem et de Sicile, et auteur de l’ouvrage. Son blason est ainsi décrit dans le texte qui accompagne l’image :

« Il y avait un autre écu, jouxtant celui-ci, plus grand et plus ample. Surmonté d’une couronne d’or, il était supporté par une souche d’or peinte en trompe l’œil, laquelle n’avait qu’un seul surgeon vert ; cet écu était parti en chef de trois royaume : de Hongrie, de Sicile et de Jérusalem, et en pointe, de deux duchés, à savoir d’Anjou et de Bar. Pour Hongrie, il était fascé à huit pièces d’argent et de gueules ; pour Sicile, d’azur semé de fleurs de lys d’or au râteau de gueules ; pour Jérusalem, d’argent à la croix d’or potencée cantonnée de quatre croix d’or ; pour Anjou, d’azur semé de fleurs de lys d’or à la bordure de gueules, et pour Bar, d’azur à deux bars d’or, semé de croisettes d’or recroisetées et au pal fiché. Sous ce blason, une inscription en langue française disait ceci : "Telles sont les armes de René, roi de Jérusalem et de Sicile" ».

© Bibliothèque nationale de France

  • Date
    15e siècle, années 1460 (texte), vers 1480-1485 (peintures)
  • Lieu
    France, Provence
  • Auteur(es)
    Maître du Coeur d’Amour épris (peintre)
  • Description technique
    Manuscrit peint sur parchemin
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, français 24399, fol. 90v-91r

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm121200333x