Monnaie grecque ornée d'une grenouille

À la fois moyen d'échange, étalon et réserve et de valeur, la monnaie telle qu'on la connaît aujourd'hui apparaît en Lydie (ouest de la Turquie actuelle) au 7^e siècle av. J.-C. Les pièces prennent généralement la forme de petites pastilles de métal sur lesquelles figurent des images et parfois des inscriptions. Ces marques garantissent l’authenticité, le poids et la composition de la pièce, assurant ainsi qu’elle a été frappée officiellement par un État. C’est pourquoi les Grecs de l’Antiquité appelaient la monnaie nomisma, un mot dérivé de nomos, qui signifie « la loi ».

Pour bien observer une monnaie, quelques mots de vocabulaire peuvent être utiles. Une monnaie possède deux faces et une tranche. La face qui porte l’élément caractéristique du monnayage (ici la grenouille) est appelée droit ou avers. L’autre face est nommée revers.

Les pièces de monnaie grecques présentent une grande variété de figures empruntées au monde animal ou végétal. Ces représentations font le plus souvent écho aux caractéristiques naturelles du pays, aux divinités et aux mythes propres à chaque cité. Le choix de ces images permet d'affirmer l'identité et la singularité de ses habitants. Ainsi les grenouilles figurant sur les monnaies de Sériphos évoquent une histoire attestée depuis le 4^e siècle, selon laquelle les batraciens de l'île seraient muets. Plusieurs auteurs anciens parlent de ce phénomène. Aristote, Théophraste, ou encore de Pline l’Ancien se sont interrogés sur les raisons de ce mutisme, mais ont aussi rapporté le mythe, que racontaient sans doute les habitants, qui met en scène le célèbre héros Persée et fait la fierté de l'île.