D'Alembert, du Traité de dynamique à l'Encyclopédie

Fils naturel de la marquise de Tencin, qui l’« exposa » dès sa naissance sur le parvis de l'église de Saint-Jean-le-Rond, et du chevalier Destouches qui lui versera plus tard une pension annuelle, d'Alembert est élevé par la femme d'un artisan vitrier, chez qui il vivra pendant quarante-huit ans.

Il se révèle, très jeune, exceptionnellement doué pour les mathématiques. Bachelier ès-arts à dix-huit ans, il entre six ans plus tard, après des études de droit et de médecine, à l’Académie des sciences comme « associé astronome adjoint ».

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Illustration pour le Traité de dynamique de Jean Le Rond d'Alembert

Paru en 1743, le Traité de dynamique de Jean Le Rond de d'Alembert, propose une réduction et une unification des problèmes de la mécanique des corps solides. Après avoir analysé les propriétés du mouvement ramenées à ses lois fondamentales, l'auteur démontre le théorème général de la dynamique connu depuis sous le nom de « principe de D'Alembert » : il fournit les lois générales d'un mouvement quelconque de systèmes de corps, liés ou non entre eux, libres ou contraints par des forces, en faisant usage de la méthode des déplacements virtuels.

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Bibliothèque nationale de France

Le « principe de d'Alembert »

Publié en 1743, le Traité de dynamique de d'Alembert ouvre la voie au développement de la mécanique rationnelle en proposant une réduction et une unification des problèmes liés à la mécanique des corps solides. Après avoir analysé les propriétés fondamentales du mouvement, d’Alembert y formule le théorème général de la dynamique — connu depuis sous le nom de principe de d’Alembert — qui énonce les lois générales régissant le mouvement de systèmes de corps, qu’ils soient libres, liés ou contraints par des forces, en utilisant la méthode des déplacements virtuels.

Les augmentations au Traité

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Jean d'Alembert, Traité de dynamique

Paru en 1743, le Traité de dynamique de Jean Le Rond de d'Alembert, propose une réduction et une unification des problèmes de la mécanique des corps solides. Après avoir analysé les propriétés du mouvement ramenées à ses lois fondamentales, l'auteur démontre le théorème général de la dynamique connu depuis sous le nom de « principe de D'Alembert » : il fournit les lois générales d'un mouvement quelconque de systèmes de corps, liés ou non entre eux, libres ou contraints par des forces, en faisant usage de la méthode des déplacements virtuels.

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Ce principe, applicable à de nombreux problèmes mécaniques autrefois traités comme des cas particuliers, est réédité avec de nombreuses augmentations en 1758 et prolongé par plusieurs ouvrages : Traité de l’équilibre et du mouvement des fluides (1744), Recherches sur la précession des équinoxes (1749), Essai d’une nouvelle théorie de la résistance des fluides (1752) et Recherches sur différents points importants du système du monde (1754). Ces travaux appliquent le principe de D’Alembert à l’hydrodynamique et à l’astronomie mathématique, unifiant ainsi ces disciplines dans le cadre de la mécanique rationnelle.

Une figure des Lumières

En 1746, d'Alembert gagne le concours de l’Académie de Berlin avec ses Réflexions sur la cause générale des vents. La même année, il se lie d’amitié avec Denis Diderot, qui l’entraîne dans l’aventure encyclopédique. Il rédige le Discours préliminaire publié en tête du premier volume (1751), véritable manifeste des Lumières, où d’Alembert affirme l’existence d’un lien direct entre le progrès des connaissances et le progrès social. Néanmoins, ses divergences avec Diderot le poussent à quitter le projet de l’Encyclopédie. 

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La lecture chez Diderot

Dès la première moitié du 18^e siècle, surgissent partout en Europe des idées nouvelles qui, à travers la métaphore de la lumière évoquent le passage de l’obscurantisme à une pensée et une action libres, éclairées par la raison, qui est donnée en partage à tous les hommes de la terre.
Il faut secouer le joug de l’autorité et « oser penser par soi-même » (Diderot). « Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières » (Kant).

Sous la direction de Diderot et d’Alembert, plus de deux cents collaborateurs connus ont collaboré à l’Encyclopédie, l’une entreprise des plus ambitieuses qu’ait tentées l’édition française sous l’Ancien Régime. Médecins, écrivains, juristes, artisans, artistes, grands commis, officiers, amateurs d’art, prêtres ou pasteurs, ils avaient le projet commun de présenter à l’Europe cultivée de leur temps un tableau aussi clair que possible de l’ensemble des connaissances acquises depuis la Renaissance. Quelques-uns, les « Philosophes », pensaient modifier chemin faisant la commune façon de penser en matière de religion ou de politique.

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Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une Société de gens de lettres : prospectus

 Emblème des Lumières, l’« Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers » est la plus grande entreprise éditoriale du 18^e siècle : sous la direction de Diderot et d’Alembert, plus de 150 collaborateurs rédigent quelque 72 000 articles. Malgré la censure, ce vaste chantier va durer une vingtaine d’années et aboutir à la publication de 17 volumes de textes et 11 volumes de planches. Une place inédite est faite aux arts « mécaniques » et aux métiers, jusqu’alors largement ignorés. En plaçant l'homme au centre de l'univers, l’Encyclopédie bouleverse la hiérarchie traditionnelle des connaissances et rejoint l’idéal philosophique de Diderot : répandre un savoir libre de tout préjugé et superstition pour engendrer liberté et bonheur.

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Élu à l’Académie française en 1754, il en devient secrétaire perpétuel et historiographe en 1772. Assidu dans les salons, notamment chez Mademoiselle de Lespinasse, il s’intéresse également à la musique et s'acquiert la réputation de théoricien de l'oeuvre de Rameau.

D’Alembert demeure l’un des mathématiciens et physiciens les plus importants du 18^e siècle, en même temps qu’un philosophe des Lumières. Il a été l'un des protagonistes de la lutte contre l’absolutisme religieux et politique, a intégré la tradition cartésienne aux conceptions newtoniennes et a ouvert la voie au rationalisme scientifique moderne. Par ses analyses, il a élaboré une véritable philosophie des sciences, mêlant rigueur mathématique et réflexion sur le savoir humain.