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Construction de la laïcité sous la Révolution française

Une étape décisive
Plantation de l’arbre de la Liberté à l’Hôtel de Ville
Plantation de l’arbre de la Liberté à l’Hôtel de Ville

© Bibliothèque nationale de France

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Avec la Révolution française s'affirme l'égalité des hommes en droit, quelles que soient leurs croyances religieuses. Une étape fondamentale dans l'histoire, bien que les régimes suivants nouent des liens privilégiés avec l'Eglise catholique.
Droits de l’Homme et du Citoyen
Droits de l’Homme et du Citoyen |

© Bibliothèque nationale de France

La Révolution française substitue la légitimité du peuple souverain à la monarchie de droit divin. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen affirme que « les hommes sont libres et égaux en droit » et qu'ils ne peuvent être ni privilégiés ni discriminés par une appartenance religieuse ; ils sont libres de pratiquer la religion de leur choix, de l'abandonner ou d'en changer. L'institution d'un état civil laïque, en 1792, permet aux non-catholiques de devenir des citoyens à part entière.

Mais des positions contradictoires vont suivre. La Constitution civile du clergé, refusée par une partie de l'opinion, génère des conflits qui entraînent des persécutions religieuses que la première séparation des Églises et de l'État en 1795 n'interrompt pas.

Pour garantir la paix religieuse et en contrôler la pratique, Napoléon Bonaparte signe, le 15 juillet 1801, un Concordat qui organise les relations sur la base d'une entente négociée avec les plus hauts dignitaires de religions reconnues.

Parallèlement, le code civil autorise le divorce en 1804 et le code pénal de 1810 fait du mariage civil le seul légal, interdisant aux ministres du culte d'unir des personnes qui n'auraient pas produit la preuve de leur mariage civil.

La constitution civile du clergé
La constitution civile du clergé |

© Bibliothèque nationale de France

Prêtre patriote prêtant de bonne foi le serment civique
Prêtre patriote prêtant de bonne foi le serment civique |

© Bibliothèque nationale de France

Notre-Dame de Paris
Notre-Dame de Paris |

© Bibliothèque nationale de France

La signature du concordat
La signature du concordat |

© Bibliothèque nationale de France

La Restauration redonne en 1815 une place privilégiée au catholicisme pour qu'il régisse la vie sociale. Dans un siècle qui va connaître de gigantesques mutations sociales et technologiques, l'Église aurait pu accepter – ce qu'elle fera plus tard – les principes de la modernité et se recentrer sur sa mission apostolique en concurrence avec d'autres options spirituelles dans une France qui reste imprégnée par le catholicisme.

Quand, en 1848, les ecclésiastiques bénissent la plantation des arbres de la liberté, les républicains peuvent penser qu'il en sera ainsi – ils venaient, eux-mêmes, d'adopter la Constitution de la IIe République au nom du peuple français « en présence de Dieu » – mais ils déchantent rapidement. L'Église fait le choix de l'ordre et de la réaction, approuvant le coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte.

Comme, en 1864, le Syllabus du pape Pie IX condamne tout ce qui va dans le sens du progrès et des libertés, le conflit entre les républicains et la hiérarchie catholique est inévitable. Il ne s'agit pas d'une opposition entre croyants et incroyants, il s'agit d'une lutte pour le pouvoir politique entre ceux qui s'inspirent des droits de l'homme et ceux qui refusent l'héritage de la Révolution.

Fête du 16 avril 1848 à Strasbourg
Fête du 16 avril 1848 à Strasbourg |

© Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg

L’arbre de liberté
L’arbre de liberté |

© Bibliothèque nationale de France

Provenance

Cet article provient du site La laïcité en questions (2015).

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