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Le Père Goriot : l'essentiel en images

Inaugurant, le principe de retour des personnages, poussant l'analyse des questions d'argent, Le Père Goriot est peut-être le roman le plus représentatif de l'oeuvre de Balzac. Le Père Goriot, Eugène de Rastignac et l'inquiétant Vautrin : peu de romans présentent des personnages aussi emblématiques. Entre le père dévoué, l'ambitieux provincial et l'ancien forçat se joue une tragédie quotidienne et privée.
 

Vautrin
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Rastignac et Vautrin
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Le Père Goriot
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La vie d'une pension parisienne

Reclus dans une pension sordide du Paris de 1819, le père Goriot se ruine pour ses deux filles dont il espère recevoir quelque tendresse. Manipulé puis renié par elles, sa déchéance est inéluctable. De son côté, Eugène de Rastignac, jeune ambitieux monté à Paris pour faire des études de droit, réussit son entrée dans le grand monde, grâce entre autres aux deux filles du père Goriot. 

D'un réalisme saisissant, non dénué de zones d'ombres, Le Père Goriot, publié en 1835, rend Balzac célèbre.

La pension Vauquer
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Des personnages archétypaux

À travers ses personnages, Balzac décrit une société régie et dévorée par le pouvoir de l'argent. Même Rastignac « plume » ses parents en attendant de séduire une femme du monde. 

Cette peinture cruelle n'a pu qu'interpeler les contemporains de Balzac : la bourgeoisie libérale triomphe dans les années 1830 sous Louis-Philippe, le « roi bourgeois ». Grâce à des descriptions très vivantes, qui mettent en relation le caractère des personnages avec la physionomie des lieux qu’ils habitent, Balzac crée des types sociaux. Ainsi Rastignac incarne-t-il encore aujourd'hui l'archétype du jeune ambitieux.

Matrices pour l'illustration du Père Goriot
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Trompe-la-Mort

Vautrin est le premier représentant dans La Comédie humaine des « classes dangereuses », comme on les appelait au 19e siècle. Malgré un air bonhomme, son regard magnétique et son habileté à crocheter les serrures trahissent sa vraie nature : Vautrin est un forçat évadé. 

Il réapparaitra dans plusieurs romans, accompagné par d'autres coquins. Pour décrire le monde de la pègre, Balzac s'est inspiré de la Gazette des Tribunaux, des premières enquêtes sociales, menées par Duchâtelet et Villermé, mais aussi des mémoires d'anciens escrocs, comme Vidocq, modèle de Vautrin, ou Lacenaire.

Vautrin
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La mécanique sociale

Rastignac incarne le jeune ambitieux, fraîchement arrivé de Province à Paris pour faire son droit. Vautrin lui explique les rouages de la nouvelle société : faire fortune rapidement, sans trop de scrupules, pour obtenir une place. Auprès du père Goriot et de ses filles, ingrates, Rastignac découvre l'envers des sentiments.

Il retiendra bien la leçon au fil de ses réapparitions dans La Comédie humaine et finira comte et pair de France avec 300 000 livres de rentes dans Les Comédiens sans le savoir, publiés en 1845.

Rastignac chez Mme de Beauséant
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Des personnages « reparaissants »

Le Père Goriot inaugure un immense cycle romanesque de quelque 90 romans que Balzac appellera La Comédie humaine dans lesquels les personnages reparaissent d'un roman à l'autre. 

Balzac donne forme à cette œuvre-monde au fil des manuscrits et des rééditions. Le bagnard Vautrin sera Carlos Herrera, directeur de conscience dans Splendeurs et misères des courtisanes ; l’élégante Claire de Beauséant, abandonnée par son amant dans Le Père Goriot, sera ensuite l’héroïne de La Femme abandonnée ; l’arriviste Rastignac épousera la fille de Delphine de Nucingen, sa première maîtresse, dans Le Député d'Arcis.

Honoré de Balzac
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Un drame à la scène et à l’écran

« J'ai maintes fois été étonné que la grande gloire de Balzac fût de passer pour un observateur. Il m'avait toujours semblé que son principal mérite était d'être un visionnaire », affirme Baudelaire.

Ce double statut explique en partie le succès de ses romans à travers les âges. Entre drame familial et comédie de mœurs, Le Père Goriot fut adapté de nombreuses fois au théâtre, à la télévision et au cinéma. Encore aujourd'hui, cette peinture de l'avènement d'une société dominée par l'Argent fascine et interroge.

Affiche du film Le Père Goriot
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