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Vingt mille lieues sous les mers

Jules Verne
Frontispice de Vingt mille lieues sous les mers
Frontispice de Vingt mille lieues sous les mers

Bibliothèque nationale de France

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Vingt mille lieues sous les mers est la sixième aventure des Voyages extraordinaires de Jules Verne. Avec le capitaine Némo et son Nautilus, elle plonge le lecteur dans un élément familier et pourtant inconnu : l'océan.
 

Un monstre de métal habité par un homme mystérieux

Un monstre marin fait régner la terreur sur les océans en faisant sombrer de nombreux navires. En 1867, une frégate, l’Abraham-Lincoln, est envoyée à sa poursuite. À son bord Aronnax, professeur au Museum d’histoire naturelle de Paris et spécialiste d’ichtyologie, son fidèle domestique Conseil et Ned Land, le « roi des harponneurs ». Alors que les trois hommes aperçoivent le monstre, celui-ci attaque la frégate. Ils se retrouvent sur son dos : ce qu’ils pensaient être un « narval gigantesque » est en réalité un immense engin submersible, le Nautilus.

Cet appareil surpuissant propulsé par l’énergie électrique est le refuge du capitaine Nemo, personnage énigmatique qui a décidé de fuir la compagnie des êtres humains en habitant sous les mers. Le Nautilus, dont la devise est Mobilis in mobile mobile dans l’élément mobile »), abrite une sorte de petit palais sous-marin, comprenant un salon orné de sculptures, des toiles de maîtres, un piano-orgue et une bibliothèque de douze mille volumes. Nemo fait prisonniers nos trois héros, et les embarque dans un tour du monde sous-marin.

Le poulpe géant de Vingt mille lieues sous les mers
Le poulpe géant de Vingt mille lieues sous les mers |

© Bibliothèque nationale de France

Ce voyage entraîne le lecteur vers des découvertes merveilleuses, celles des splendeurs des fonds sous-marins, de ruines de l’Atlantide ou encore d’un tunnel situé sous l’isthme de Suez. Des moments épiques ponctuent ce périple haletant, tels une chasse en forêt sous-marine, la scène d’un Nautilus bloqué dans la banquise, un combat avec des cannibales ou l’attaque d’un poulpe géant. Nemo s’y révélera avoir un comportement très dur vis-à-vis de certains navires, n’hésitant pas à les éperonner. Dans L’Île mystérieuse (1875), qui prolongera ce roman, Nemo réapparaît et se confie, permettant au lecteur de connaître la raison de cet acharnement. Au bout de huit mois de voyage sous-marin, les trois hôtes s’enfuiront dans un canot à proximité des côtes Norvégiennes.

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© Bibliothèque nationale de France

Vingt mille lieues sous les mers

Genèse d'un chef d'œuvre de la littérature d'aventure

L’idée de ce roman fut suggérée à Jules Verne par George Sand, qui lui écrit en 1865 : « J’espère que vous nous conduirez bientôt dans les profondeurs de la mer et que vous ferez voyager vos personnages dans ces appareils de plongeur que votre science et votre imagination peuvent se permettre de perfectionner. »

C’est ce que fit Jules Verne, qui n’a pas inventé le submersible : le Nautilus est à l’origine une invention de l’américain Robert Fulton, qui avait imaginé en 1800 un petit sous-marin. Jules Verne, se renseignant des avancées de la technique, a imaginé ce submersible immense. En pleine rédaction, il confiait à son éditeur « Je travaille avec rage […] si je ratais ce livre-là, je ne m’en consolerais pas. Je n’ai jamais eu un plus beau sujet entre les mains. ». Ce sera effectivement un des chefs d’œuvre de Jules, voyage inoubliable qui a marqué des générations de lecteurs.

Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers
Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers |

Bibliothèque nationale de France

Couverture de Vingt mille lieues sous les mers
Couverture de Vingt mille lieues sous les mers |

Bibliothèque nationale de France

D’abord publiée en feuilleton dans le Magasin d’éducation et de récréation de mars 1869 à juin 1870, l'histoire paraît en 1871, dans une édition illustrée d’une centaine de gravures d’après des dessins de Neuville et Riou, sous un superbe cartonnage de toile colorée et dorée, chez Hetzel. Elle fut adaptée de nombreuses fois au cinéma, et ce dès 1905, par Wallas Mac Cutcheon. Une des adaptations les plus connues est celle de Richard Fleischer, pour les studios Disney, en 1954, avec Kirk Douglas, James Mason et Peter Lorre.

Quand, dans Vingt mille lieues sous les mers, Jules Verne énumère sur quatre pages tous les noms de poissons, j’ai le sentiment de lire un poème, comme lorsque je lis un catalogue.

Georges Perec, « J’ai fait imploser le roman », in Galeries Jardin des arts, no 184, octobre 1978, p. 73

Ce magnifique périple, qui mêle science, aventure et poésie reste l'un des plus célèbres Voyages extraordinaires.

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