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Égypte, la puissance visuelle de l’écriture

La Vallée du Nil avec les ruines du temple de Sethi Ier
La Vallée du Nil avec les ruines du temple de Sethi Ier

Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage

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Les circonstances de l’apparition des premiers hiéroglyphes ne sont pas connues. L’archéologie a permis de confirmer que leur développement est étroitement lié à la mise en place d’un État et de structures administratives centralisées.

Medouneter « paroles divines », c’est ainsi que les Égyptiens nomment leur écriture, que les Grecs désignent sous le nom de hierogluphikos (littéralement « gravures sacrées » ). L’écriture en Égypte est au service d’une civilisation où le religieux et le politique sont indissociables. C’est cette nature divine qui permet à l’écriture de prolonger, voire de se substituer à la réalité matérielle.

Fragment du Livre des morts au nom de Soutymès
Fragment du Livre des morts au nom de Soutymès |

Bibliothèque nationale de France

Né presque en même temps que l’écriture mésopotamienne, le système hiéroglyphique n’a pas subi de transformation dans ses principes au cours de ses trente-six siècles d’histoire, mais il a donné naissance à deux formes d’écriture plus cursives mieux adaptées aux matières fragiles : les écritures hiératique et démotique.

Stèle au nom d’Imenemhat
Stèle au nom d’Imenemhat |

Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps

L’écriture hiératique, aux signes simplifiés, permet une copie rapide. C’est l’écriture de l’administration et des transactions commerciales, mais elle sert aussi à noter les textes littéraires, scientifiques et religieux. Écriture quotidienne de l’Égypte pendant près de deux millénaires et demi, elle est peu à peu remplacée pour la notation des textes profanes par une autre cursive, le démotique, et dès lors son usage sera limité aux documents religieux. Sur papyrus ou sur ostraca, elle est tracée à l’encre noire ou rouge avec un pinceau fait d’une tige de papyrus, ou plus tard avec un roseau taillé.

Livre des morts
Livre des morts |

© Bibliothèque nationale de France

L’écriture démotique devient à partir du 7e siècle avant J.-C. l’écriture officielle. C’est la seule écriture égyptienne à connaître une large utilisation dans la vie quotidienne ( « démotique », du grec demotika, « écriture populaire » ). Très cursive, riche en ligatures et en abréviations, elle a simplifié à l’extrême l’aspect de représentation.

Écriture démotique égyptienne précoce
Écriture démotique égyptienne précoce |

© photo RMN/Hervé Lewandowski

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