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Le déchiffrement des hiéroglyphes

Grammaire égyptienne
Grammaire égyptienne

© Bibliothèque nationale de France

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L’écriture égyptienne, de par son carctère figuré, a longtemps représenté un mystère pour les intellectuels. Ce n’est qu’à la charnière des 18e et 19e siècle que Champollion pose les bases de son déchiffrement.

Hérodote se plaisait à dire qu’en Égypte tout se faisait à rebours du reste de l’univers. Il écrit ainsi au début de sa Deuxième Enquête : « Les Égyptiens qui vivent sous un climat unique, qui possèdent un fleuve unique en son genre, ont adopté en toutes choses ou presque des coutumes et des principes inverses de ceux des autres hommes. »

À sa suite, les auteurs de l’Antiquité gréco-romaine ont été frappés par ce qui, dans cette écriture, différait sensiblement de la leur : la représentation figurée, la présence de figures d’êtres animés. Ils ont ainsi souvent omis d’en mentionner la partie phonétique. Après eux et jusqu’à Champollion, les savants occidentaux, parce qu’ils ne parvenaient pas à penser le phonétisme d’une écriture en dehors de l’alphabet, n’ont pas pu voir que les idéogrammes hiéroglyphiques étaient susceptibles d’être aussi des phonogrammes.

Ils y ont vu, avec Blaise de Vigenère, au 16e siècle, une écriture « approchante du parler des anges, qui se coule tacitement entr’eux et d’eux à nous, sans aucun bruit » (Traicté des chiffres et secrètes manières d’escrire, 1586) ; ou avec Athanase Kircher, au 17e siècle, « un enchaînement ingénieux de symboles « exprimant » un raisonnement complexe, des notions élevées ou quelque mystère insigne caché dans le sein de la Nature ou de la Divinité ».

Champollion et la naissance de l’égyptologie

L’immense mérite de Champollion (1790-1832) est d’avoir démontré que le principe phonétique constituait l’âme du système d’écriture tout entier. Il s’est appuyé, pour sa découverte, sur l’examen comparé de noms propres. Ayant trouvé sur la « pierre de Rosette » le nom du pharaon Ptolémée écrit en grec, il l’a rapproché, grâce au cartouche qui l’entoure, de sa forme hiéroglyphique en sept symboles. L’importante répétition des signes lui a indiqué qu’il pourrait s’agir d’une notation phonétique. Puis, en comparant, sur l’obélisque de Philae, les cartouches de Ptolémée et de Cléopâtre dont les noms étaient écrits également en grec, il a confirmé la valeur phonétique de leurs quatre signes communs P, T, O, L et est parvenu à attribuer aux autres leur valeur phonographique correcte. Cette première identification a servi de base solide pour la suite du déchiffrement. L’égyptologie était née.

Estampage de la pierre de Rosette
Estampage de la pierre de Rosette |

Bibliothèque nationale de France

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Comment Champollion déchiffre les hiéroglyphes

Provenance

Cet article provient du site L’aventure des écritures (2002).

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