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Livre à feuilleter

Roman de Lancelot

Français 113
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Français 113, contre-plat supérieur

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Les manuscrits Français 113 à 116 : un cycle de quatre volumes

Premier d'une série de quatre tomes comprenant l'ensemble du cycle Lancelot-Graal, le manuscrit Français 113 présente l'Estoire del Saint Graal, le Merlin sans suite, et le début du Roman de Lancelot qui, avec ses 920 pages, se poursuit dans les manuscrits Fr. 114-115 et s'achève au tout début du Fr. 116, avant que ne commence la Queste del Saint Graal. Les principales aventures de Lancelot sont ici compilées dans un seul livre à feuilleter.

Français 113, contre-plat supérieur
Français 113, page de garde recto

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Français 113, contre-plat supérieur

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Les manuscrits Français 113 à 116 : un cycle de quatre volumes

Premier d'une série de quatre tomes comprenant l'ensemble du cycle Lancelot-Graal, le manuscrit Français 113 présente l'Estoire del Saint Graal, le Merlin sans suite, et le début du Roman de Lancelot qui, avec ses 920 pages, se poursuit dans les manuscrits Fr. 114-115 et s'achève au tout début du Fr. 116, avant que ne commence la Queste del Saint Graal. Les principales aventures de Lancelot sont ici compilées dans un seul livre à feuilleter.

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Français113, page de garde verso

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Fol. 1

Français 113, fol. 1

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Auteur et commanditaire : 13e siècle
Au Moyen Âge, il est traditionnel de représenter en tête des manuscrits enluminés l'auteur remettant son livre à son patron. Jouant un rôle similaire aux prologues qui mentionnent le commanditaire du livre ou son dédicataire, ce motif iconographique place l'ouvrage sous la protection et l'autorité d'un personnage important. Bien que l'auteur ne se nomme pas dans le texte, le clerc Gautier Map est représenté dans la position de l'auteur offrant son œuvre au roi Henry II d'Angleterre. Au 13e siècle, le nom d'Henry II est si étroitement associé à l'histoire d'Arthur que la tradition fait de lui le commanditaire du cycle Lancelot-Graal. La rédaction est attribuée à Gautier Map, polygraphe de la cour anglo-normande sous le règne du Plantagenêt. Or tous deux sont morts depuis près d'un demi-siècle au moment de la composition du cycle. Cette attribution fictive, caractéristique des romans en prose de l'époque, renforce la valeur de l'histoire.

Enlumineur et possesseurs : 15e siècle
Les quatre volumes du cycle Lancelot-Graal ont été exécutés entre 1470 et 1475 pour Jacques d’Armagnac (1433-1477), duc de Nemours et pair de France. Résidant dans le Centre de la France, en particulier à Carlat, le duc fait travailler quelques copistes et enlumineurs dont le mieux documenté est Evrard d’Espinques. C’est à l'atelier de cet artiste que l’on doit ce frontispice et les abondantes peintures qui illustrent le texte. Le duc de Nemours avait déjà en sa possession un exemplaire de la Vulgate arthurienne hérité de son arrière grand-père, le célèbre bibliophile Jean de Berry, et disposait d'une autre compilation du cycle, les trois volumes du Fr. 112, commandée au même atelier. Il se constitua ainsi une riche collection de romans arthuriens en prose qu'il put répartir dans les bibliothèques de ses différentes résidences. Quand Jacques d'Armagnac fut décapité en 1477 pour s'être opposé à Louis XI, tous ses biens furent confisqués par le roi. Mais de nombreux livres de sa bibliothèque, dont le Fr. 113-116, furent transmis à son cousin, Pierre II de Beaujeu, duc de Bourbon. Ce sont ses armoiries, soutenues par deux sirènes et deux sauvages, qui figurent au bas du frontispice.

Prologue de l'oeuvre :
Ici commence le premier livre de messire Lancelot du Lac, fils du roi Ban de Bénoïc, qui fut en son temps le meilleur chevalier du monde, excepté seulement son propre fils Galaad. Il parlera premièrement de la façon dont le Saint Graal fut transporté en Grande Bretagne puis de Merlin, du roi Arthur et des actions des compagnons de la Table Ronde. Le livre sera divisé en trois parties.

Celui qui met par écrit la noblesse et la valeur d'une si noble histoire que celle du Graal, par le commandement du Grand Maître, salue tout d'abord tous ceux et toutes celles qui croient en la Sainte et Glorieuse Trinité, c'est-à-dire au Père, au Fils et au Saint Esprit. Au Père par qui toutes choses sont créées et établies, et commencent à exister ; à Celui qui délivre tous ceux et toutes celles qui croient en lui des douleurs éternelles et les ramène à la noble joie qui dure sans fin ; au Saint Esprit qui purifie et sanctifie toutes les bonnes choses. Le nom de celui qui met par écrit cette histoire n'est pas donné ni éclairé en ce commencement. On pourra discerner et connaître son nom, sa vie et ses origines par les paroles qui suivront. Mais en ce commencement, il ne veut pas les découvrir.

Français 113, fol. 1
Français113, page de garde verso

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Fol. 1

Français 113, fol. 1

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Auteur et commanditaire : 13e siècle
Au Moyen Âge, il est traditionnel de représenter en tête des manuscrits enluminés l'auteur remettant son livre à son patron. Jouant un rôle similaire aux prologues qui mentionnent le commanditaire du livre ou son dédicataire, ce motif iconographique place l'ouvrage sous la protection et l'autorité d'un personnage important. Bien que l'auteur ne se nomme pas dans le texte, le clerc Gautier Map est représenté dans la position de l'auteur offrant son œuvre au roi Henry II d'Angleterre. Au 13e siècle, le nom d'Henry II est si étroitement associé à l'histoire d'Arthur que la tradition fait de lui le commanditaire du cycle Lancelot-Graal. La rédaction est attribuée à Gautier Map, polygraphe de la cour anglo-normande sous le règne du Plantagenêt. Or tous deux sont morts depuis près d'un demi-siècle au moment de la composition du cycle. Cette attribution fictive, caractéristique des romans en prose de l'époque, renforce la valeur de l'histoire.

Enlumineur et possesseurs : 15e siècle
Les quatre volumes du cycle Lancelot-Graal ont été exécutés entre 1470 et 1475 pour Jacques d’Armagnac (1433-1477), duc de Nemours et pair de France. Résidant dans le Centre de la France, en particulier à Carlat, le duc fait travailler quelques copistes et enlumineurs dont le mieux documenté est Evrard d’Espinques. C’est à l'atelier de cet artiste que l’on doit ce frontispice et les abondantes peintures qui illustrent le texte. Le duc de Nemours avait déjà en sa possession un exemplaire de la Vulgate arthurienne hérité de son arrière grand-père, le célèbre bibliophile Jean de Berry, et disposait d'une autre compilation du cycle, les trois volumes du Fr. 112, commandée au même atelier. Il se constitua ainsi une riche collection de romans arthuriens en prose qu'il put répartir dans les bibliothèques de ses différentes résidences. Quand Jacques d'Armagnac fut décapité en 1477 pour s'être opposé à Louis XI, tous ses biens furent confisqués par le roi. Mais de nombreux livres de sa bibliothèque, dont le Fr. 113-116, furent transmis à son cousin, Pierre II de Beaujeu, duc de Bourbon. Ce sont ses armoiries, soutenues par deux sirènes et deux sauvages, qui figurent au bas du frontispice.

Prologue de l'oeuvre :
Ici commence le premier livre de messire Lancelot du Lac, fils du roi Ban de Bénoïc, qui fut en son temps le meilleur chevalier du monde, excepté seulement son propre fils Galaad. Il parlera premièrement de la façon dont le Saint Graal fut transporté en Grande Bretagne puis de Merlin, du roi Arthur et des actions des compagnons de la Table Ronde. Le livre sera divisé en trois parties.

Celui qui met par écrit la noblesse et la valeur d'une si noble histoire que celle du Graal, par le commandement du Grand Maître, salue tout d'abord tous ceux et toutes celles qui croient en la Sainte et Glorieuse Trinité, c'est-à-dire au Père, au Fils et au Saint Esprit. Au Père par qui toutes choses sont créées et établies, et commencent à exister ; à Celui qui délivre tous ceux et toutes celles qui croient en lui des douleurs éternelles et les ramène à la noble joie qui dure sans fin ; au Saint Esprit qui purifie et sanctifie toutes les bonnes choses. Le nom de celui qui met par écrit cette histoire n'est pas donné ni éclairé en ce commencement. On pourra discerner et connaître son nom, sa vie et ses origines par les paroles qui suivront. Mais en ce commencement, il ne veut pas les découvrir.

Français 113, fol. 1
Français 113, fol. 150v

Français 113, fol. 150v : les familles des frères Ban de Bénoïc et Bohort de Gaunes

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Le système féodal</b><br>Un poète du 13e siècle écrit :

« Le travail du prêtre est de prier Dieu, celui du chevalier de rendre la justice, celui du travailleur de trouver du pain pour tous. Ainsi chacun exerce-t-il son métier, et tous vivent en harmonie ». Chacun a sa place, son rôle, et s'y tient. La société féodale est une société d'échanges de service, chacun reconnaissant qu'il a besoin de l'autre pour subsister. Le paysan nourrit le seigneur qui le protège et assure la justice. Le seigneur promet une aide militaire et fidélité à son suzerain qui lui donne un fief en contrepartie. Cette organisation s'est développée au 10e siècle, à l'époque où les invasions normandes, sarrasines et hongroises ravagent la France. Le roi, qui n'a pas d'armée de métier, doit s'en remettre aux grands seigneurs pour défendre le territoire. Il s'attache leur fidélité par la cérémonie de "l'hommage" où sont échangés des serments de foi, de loyauté et d'entraide. Puis le roi remet des parts de terre, la grande richesse du temps. Devenus vassaux du roi, ces seigneurs répartissent à leur tour des domaines parmi d'autres nobles plus modestes, s'assurant leur concours à la guerre et leur fidélité. Ainsi se constitue, au sein de l'aristocratie, toute une hiérarchie de puissance depuis le petit châtelain propriétaire de quelques arpents de terre, jusqu'aux comtes et aux ducs placés à la tête d'immenses provinces comme la Bourgogne ou la Bretagne, et jusqu'aux roi lui-même qui n'a d'autre maître que Dieu. Mais le roi a parfois fort à faire avec ses comtes qui ont souvent la tentation de se comporter en roitelet.

Cette organisation politique et sociale est transposée dans les romans arthuriens. Ainsi Arthur, roi de Logres, en Cornouilles, mais dont le pouvoir s'étend sur les trois Bretagne, est le suzerain de Ban de Bénoïc et de Bohort de Gaunes qui gouvernent deux provinces en Bretagne armoricaine. Eux-mêmes sont menacés par Claudas, roi de la Terre Déserte, un domaine voisin, vassal du roi de Gaule. A l'époque de la naissance de Lancelot, Arthur vient d'être désigné roi en tirant l'épée du perron de pierre et doit affronter la révolte de ses barons qui contestent son autorité. Il ne peut porter secours à ses vassaux de Petite Bretagne. C'est à la fin du roman de Lancelot qu'Arthur entreprendra une expédition punitive contre Claudas.

Ici commence le second livre de messire Lancelot du Lac.

Extrait du fol. 150v :
Aux frontières de la Gaule et de la Petite Bretagne, il y avait jadis deux rois qui étaient frères et qui avaient épousé deux sœurs. L'un d'eux s'appelait le roi Ban de Bénoïc et sa femme était la reine Hélène. L'autre était le roi Bohort de Gaunes, et sa femme la reine Evaine. Le roi Ban était d'un âge avancé, alors que la reine son épouse était une tout jeune femme, très belle, et très appréciée des gens de bien. Le roi Ban son mari n'avait pu avoir d'elle qu'un seul enfant, un beau garçon qu'on surnommait Lancelot.

Français 113, fol. 150v : les familles des frères Ban de Bénoïc et Bohort de Gaunes
Français 113, fol. 151

Français 113, fol.113

Français 113, fol.113
Français 113, fol. 150v

Français 113, fol. 150v : les familles des frères Ban de Bénoïc et Bohort de Gaunes

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Le système féodal</b><br>Un poète du 13e siècle écrit :

« Le travail du prêtre est de prier Dieu, celui du chevalier de rendre la justice, celui du travailleur de trouver du pain pour tous. Ainsi chacun exerce-t-il son métier, et tous vivent en harmonie ». Chacun a sa place, son rôle, et s'y tient. La société féodale est une société d'échanges de service, chacun reconnaissant qu'il a besoin de l'autre pour subsister. Le paysan nourrit le seigneur qui le protège et assure la justice. Le seigneur promet une aide militaire et fidélité à son suzerain qui lui donne un fief en contrepartie. Cette organisation s'est développée au 10e siècle, à l'époque où les invasions normandes, sarrasines et hongroises ravagent la France. Le roi, qui n'a pas d'armée de métier, doit s'en remettre aux grands seigneurs pour défendre le territoire. Il s'attache leur fidélité par la cérémonie de "l'hommage" où sont échangés des serments de foi, de loyauté et d'entraide. Puis le roi remet des parts de terre, la grande richesse du temps. Devenus vassaux du roi, ces seigneurs répartissent à leur tour des domaines parmi d'autres nobles plus modestes, s'assurant leur concours à la guerre et leur fidélité. Ainsi se constitue, au sein de l'aristocratie, toute une hiérarchie de puissance depuis le petit châtelain propriétaire de quelques arpents de terre, jusqu'aux comtes et aux ducs placés à la tête d'immenses provinces comme la Bourgogne ou la Bretagne, et jusqu'aux roi lui-même qui n'a d'autre maître que Dieu. Mais le roi a parfois fort à faire avec ses comtes qui ont souvent la tentation de se comporter en roitelet.

Cette organisation politique et sociale est transposée dans les romans arthuriens. Ainsi Arthur, roi de Logres, en Cornouilles, mais dont le pouvoir s'étend sur les trois Bretagne, est le suzerain de Ban de Bénoïc et de Bohort de Gaunes qui gouvernent deux provinces en Bretagne armoricaine. Eux-mêmes sont menacés par Claudas, roi de la Terre Déserte, un domaine voisin, vassal du roi de Gaule. A l'époque de la naissance de Lancelot, Arthur vient d'être désigné roi en tirant l'épée du perron de pierre et doit affronter la révolte de ses barons qui contestent son autorité. Il ne peut porter secours à ses vassaux de Petite Bretagne. C'est à la fin du roman de Lancelot qu'Arthur entreprendra une expédition punitive contre Claudas.

Ici commence le second livre de messire Lancelot du Lac.

Extrait du fol. 150v :
Aux frontières de la Gaule et de la Petite Bretagne, il y avait jadis deux rois qui étaient frères et qui avaient épousé deux sœurs. L'un d'eux s'appelait le roi Ban de Bénoïc et sa femme était la reine Hélène. L'autre était le roi Bohort de Gaunes, et sa femme la reine Evaine. Le roi Ban était d'un âge avancé, alors que la reine son épouse était une tout jeune femme, très belle, et très appréciée des gens de bien. Le roi Ban son mari n'avait pu avoir d'elle qu'un seul enfant, un beau garçon qu'on surnommait Lancelot.

Français 113, fol. 150v : les familles des frères Ban de Bénoïc et Bohort de Gaunes
Français 113, fol. 151

Français 113, fol.113

Français 113, fol.113
Français 113, fol. 154v

Français 113, fol.154v : Mort de Ban de Benoïc

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Comment le roi Ban de Bénoïc s'en alla avec sa femme en emmenant Lancelot qui était encore petit enfant, et comment il regarda son château qui brûlait, tomba de cheval et mourut de chagrin, ce qui fut un grand malheur.

Extrait du fol. 154v :
Or dit le conte que le roi Ban gravit un tertre pour contempler son château : le jour commença à bien s'éclaircir et le roi vit les murs de la haute tour et de l'enceinte qui l'entourait blanchir avec l'aube. Mais il n'observait pas depuis longtemps ce spectacle quand il vit une grande fumée dans le château, et ensuite des flammes qui sortaient de partout (...) Il se sentit rempli de pitié à la pensée que son fils devrait quitter la France dans la pauvreté et la souffrance, et que sa femme serait à la merci de la bonté d'autrui au lieu de ne dépendre que d'elle-même. Quant à lui, pauvre vieillard solitaire, il devrait achever dans le besoin une vie qui lui avait été si douce et si plaisante (...) Il tourna ses regards vers le ciel, battit sa coulpe, et déplora ses péchés en présence de Notre Seigneur, puis il cueillit trois brins d'herbe et les prit en communion au nom de la Sainte Trinité. Alors son cœur se serra, ses yeux se troublèrent, il fut parcouru d'un tel frisson que les veines de sa poitrine se rompirent et que son cœur éclata. Il retomba mort, les mains tendues vers le ciel et la tête tournée en direction de l'Orient.

Français 113, fol.154v : Mort de Ban de Benoïc
Français 113, fol. 155

Français 113, fol.155

Français 113, fol.155
Français 113, fol. 154v

Français 113, fol.154v : Mort de Ban de Benoïc

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Comment le roi Ban de Bénoïc s'en alla avec sa femme en emmenant Lancelot qui était encore petit enfant, et comment il regarda son château qui brûlait, tomba de cheval et mourut de chagrin, ce qui fut un grand malheur.

Extrait du fol. 154v :
Or dit le conte que le roi Ban gravit un tertre pour contempler son château : le jour commença à bien s'éclaircir et le roi vit les murs de la haute tour et de l'enceinte qui l'entourait blanchir avec l'aube. Mais il n'observait pas depuis longtemps ce spectacle quand il vit une grande fumée dans le château, et ensuite des flammes qui sortaient de partout (...) Il se sentit rempli de pitié à la pensée que son fils devrait quitter la France dans la pauvreté et la souffrance, et que sa femme serait à la merci de la bonté d'autrui au lieu de ne dépendre que d'elle-même. Quant à lui, pauvre vieillard solitaire, il devrait achever dans le besoin une vie qui lui avait été si douce et si plaisante (...) Il tourna ses regards vers le ciel, battit sa coulpe, et déplora ses péchés en présence de Notre Seigneur, puis il cueillit trois brins d'herbe et les prit en communion au nom de la Sainte Trinité. Alors son cœur se serra, ses yeux se troublèrent, il fut parcouru d'un tel frisson que les veines de sa poitrine se rompirent et que son cœur éclata. Il retomba mort, les mains tendues vers le ciel et la tête tournée en direction de l'Orient.

Français 113, fol.154v : Mort de Ban de Benoïc
Français 113, fol. 155

Français 113, fol.155

Français 113, fol.155
Français 113, fol. 156v

Français 113, fol. 156v : L'enlèvement de Lancelot par Viviane, la Dame du Lac

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La Dame du Lac de Diane
D'origine celtique, la fée Viviane incarne la traditionnelle fée des eaux. Elle est appelée Niniane dans le texte original qui précise : "Ce lac, qui était très grand, s'appelait depuis l'époque païenne le lac de Diane… c'était la dame qui monde qui aimait le plus les plaisirs de la forêt. Tout au long du jour, elle s'en allait chassant, si bien que les païens la nommaient déesse des bois." Au Moyen Âge, le nom de Diane se confond souvent avec celui des fées. Le Domaine du Lac, sis en forêt de Brocéliande, est un espace merveilleux, soustrait au monde des hommes.

L'origine des fées
L'apparition de Viviane est l'occasion d'un développement à caractère historique sur l'origine des fées : "A cette époque, on appelait fées les femmes qui s'y connaissaient en charmes et en enchantement ; et en ce temps-là, il y en avait beaucoup plus en Grande-Bretagne que dans les autres pays. Le livre des histoires dit qu'elles connaissaient la valeur efficace des paroles, et les propriétés des pierres et des herbes, grâce à quoi elles conservaient jeunesse et beauté et disposaient d'autant de richesses qu'elles le décidaient. Et cela commença au temps de Merlin, le prophète des Bretons, qui possédaient toute la science qui peut venir des diables, et une partie de celle qui vient de Dieu. De ce fait, il était grandement redouté des Bretons, et si honoré que tous l'appelaient le saint prophète. Cette demoiselle dont parle le conte devait toute sa science en matière de magie à Merlin, et elle l'avait acquise par ruse.

Comment Viviane, qui était la Dame du Lac, emporta Lancelot dans le lac, ce dont la mère de l'enfant conçut un chagrin extraordinaire.

Extrait du fol. 156v :
La reine Hélène vit son fils hors de son berceau, tout démailloté : une demoiselle le tenait sur ses genoux et l'embrassait et le serrait tout doucement contre son sein, en lui couvrant de baisers les yeux et le visage : elle n'avait pas tort car c'était le plus bel enfant du monde. La matinée était froide, le jour se leva bientôt et la reine dit à la demoiselle : "Très belle et douce amie, laissez l'enfant tranquille ; désormais, il ne connaîtra que le malheur, plus qu'il ne lui en faudrait. Car il est devenu orphelin en ce jour, et a perdu toute sa joie car son père est mort, il a perdu une terre qui aurait été de bonne taille si Dieu la lui avait gardée telle qu'il aurait dû l'avoir". La demoiselle ne répondit pas un mot à ce que disait la reine. Mais en la voyant approcher, elle se leva avec l'enfant qu'elle tenait sans ses bras et s'en alla tout droit au lac où elle sauta à pieds joints. Et quand la reine vit son fils disparaître dans le lac, elle tomba évanouie. Lorsqu'elle revint à elle, elle ne vit pas trace de son fils ni de la demoiselle. Elle commença alors à manifester la douleur la plus profonde qu'on puisse imaginer.

Français 113, fol. 156v : L'enlèvement de Lancelot par Viviane, la Dame du Lac
Français 113, fol. 157

Français 113, fol. 157

Français 113, fol. 157
Français 113, fol. 156v

Français 113, fol. 156v : L'enlèvement de Lancelot par Viviane, la Dame du Lac

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La Dame du Lac de Diane
D'origine celtique, la fée Viviane incarne la traditionnelle fée des eaux. Elle est appelée Niniane dans le texte original qui précise : "Ce lac, qui était très grand, s'appelait depuis l'époque païenne le lac de Diane… c'était la dame qui monde qui aimait le plus les plaisirs de la forêt. Tout au long du jour, elle s'en allait chassant, si bien que les païens la nommaient déesse des bois." Au Moyen Âge, le nom de Diane se confond souvent avec celui des fées. Le Domaine du Lac, sis en forêt de Brocéliande, est un espace merveilleux, soustrait au monde des hommes.

L'origine des fées
L'apparition de Viviane est l'occasion d'un développement à caractère historique sur l'origine des fées : "A cette époque, on appelait fées les femmes qui s'y connaissaient en charmes et en enchantement ; et en ce temps-là, il y en avait beaucoup plus en Grande-Bretagne que dans les autres pays. Le livre des histoires dit qu'elles connaissaient la valeur efficace des paroles, et les propriétés des pierres et des herbes, grâce à quoi elles conservaient jeunesse et beauté et disposaient d'autant de richesses qu'elles le décidaient. Et cela commença au temps de Merlin, le prophète des Bretons, qui possédaient toute la science qui peut venir des diables, et une partie de celle qui vient de Dieu. De ce fait, il était grandement redouté des Bretons, et si honoré que tous l'appelaient le saint prophète. Cette demoiselle dont parle le conte devait toute sa science en matière de magie à Merlin, et elle l'avait acquise par ruse.

Comment Viviane, qui était la Dame du Lac, emporta Lancelot dans le lac, ce dont la mère de l'enfant conçut un chagrin extraordinaire.

Extrait du fol. 156v :
La reine Hélène vit son fils hors de son berceau, tout démailloté : une demoiselle le tenait sur ses genoux et l'embrassait et le serrait tout doucement contre son sein, en lui couvrant de baisers les yeux et le visage : elle n'avait pas tort car c'était le plus bel enfant du monde. La matinée était froide, le jour se leva bientôt et la reine dit à la demoiselle : "Très belle et douce amie, laissez l'enfant tranquille ; désormais, il ne connaîtra que le malheur, plus qu'il ne lui en faudrait. Car il est devenu orphelin en ce jour, et a perdu toute sa joie car son père est mort, il a perdu une terre qui aurait été de bonne taille si Dieu la lui avait gardée telle qu'il aurait dû l'avoir". La demoiselle ne répondit pas un mot à ce que disait la reine. Mais en la voyant approcher, elle se leva avec l'enfant qu'elle tenait sans ses bras et s'en alla tout droit au lac où elle sauta à pieds joints. Et quand la reine vit son fils disparaître dans le lac, elle tomba évanouie. Lorsqu'elle revint à elle, elle ne vit pas trace de son fils ni de la demoiselle. Elle commença alors à manifester la douleur la plus profonde qu'on puisse imaginer.

Français 113, fol. 156v : L'enlèvement de Lancelot par Viviane, la Dame du Lac
Français 113, fol. 157

Français 113, fol. 157

Français 113, fol. 157
Français 113, fol. 161v

Français 113, fol. 161v

Français 113, fol. 161v
Français 113, fol. 162

Français 113, fol. 162 : Lancelot bat son maître

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Le « bon conseil »
La décoration marginale comprend de façon assez originale une banderole portant la mention "bon conseil" qui invite à réfléchir sur les critères d'un bon jugement. A l'injustice perpétrée par le maître s'oppose le juste châtiment que lui inflige paradoxalement son élève. Cette démonstration de violence est particulièrement frappante, car elle inverse les rapports de pouvoir et d'autorité habituels : de nombreuses enluminures médiévales montrent des scènes d'enseignement où les maître battent leurs élèves, au moyen de verges en particulier. Les châtiments corporels étaient ainsi une pratique pédagogique courante. Or le texte donne raison à Lancelot qui de façon précoce exerce sa "générosité", manifestant sa noble qualité et sa compréhension des valeurs chevaleresques en faisant le don de son cheval. Il regrette davantage la perte de son arc que les sévices infligés à son maître qu'il châtie pour s'en être pris à un noble animal innocent et sans défense. Le maître qui ne tolère pas d'être contredit par son élève est le premier à recourir aux coups d'abord dirigés vers l'animal, moins susceptible de répondre. Il reste dans le domaine de l'estimation marchande et d'une conception avare et égoïste de la possession, imperméable à la logique chevaleresque du don et du service rendu. Cette réaction est aussi le signe de son statut social inférieur. Lorsqu'elle est informée de l'aventure, la Dame du Lac estime que Lancelot sait désormais juger du meilleur et du plus noble comportement, il n'aura donc plus besoin de la tutelle d'un maître.

Comment Lancelot battit son maître avec son arc pour venger son lévrier.

Extrait du fol. 164 :
Quand son maître entendit parler contre sa volonté, il leva un bâton qu'il avait à la main et en frappa aux flancs le lévrier. Le bâton était fin et cinglant et le lévrier, tout jeune, cria de détresse. Cela mit en colère l'enfant qui laissa ses deux chiens, attrapa son arc derrière son cou, le prix à deux mains. Le maître le vit venir et cru pouvoir le maîtriser mais l'enfant était vif et rapide, il sauta de côté et frappa son gouverneur du tranchant de l'arc sur sa tête nue, si bien qu'il lui arracha les cheveux et lui fendit le cuir chevelu jusqu'à l'os. Il l'étourdit si rudement qu'il l'abattit à terre, alors que son arc volait en éclats, ce qui contraria énormément l'enfant. Voyant cela, l'enfant, furieux d'avoir perdu son arc, jura que son maître le paierait très cher. Il en ramassa un morceau et se remit à frapper son gouverneur sur la tête, les bras et tout le corps, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de l'arc, détruit et réduit en pièces, et qu'il ne puisse plus s'en servir pour donner le moindre coup.

Français 113, fol. 162 : Lancelot bat son maître
Français 113, fol. 161v

Français 113, fol. 161v

Français 113, fol. 161v
Français 113, fol. 162

Français 113, fol. 162 : Lancelot bat son maître

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Le « bon conseil »
La décoration marginale comprend de façon assez originale une banderole portant la mention "bon conseil" qui invite à réfléchir sur les critères d'un bon jugement. A l'injustice perpétrée par le maître s'oppose le juste châtiment que lui inflige paradoxalement son élève. Cette démonstration de violence est particulièrement frappante, car elle inverse les rapports de pouvoir et d'autorité habituels : de nombreuses enluminures médiévales montrent des scènes d'enseignement où les maître battent leurs élèves, au moyen de verges en particulier. Les châtiments corporels étaient ainsi une pratique pédagogique courante. Or le texte donne raison à Lancelot qui de façon précoce exerce sa "générosité", manifestant sa noble qualité et sa compréhension des valeurs chevaleresques en faisant le don de son cheval. Il regrette davantage la perte de son arc que les sévices infligés à son maître qu'il châtie pour s'en être pris à un noble animal innocent et sans défense. Le maître qui ne tolère pas d'être contredit par son élève est le premier à recourir aux coups d'abord dirigés vers l'animal, moins susceptible de répondre. Il reste dans le domaine de l'estimation marchande et d'une conception avare et égoïste de la possession, imperméable à la logique chevaleresque du don et du service rendu. Cette réaction est aussi le signe de son statut social inférieur. Lorsqu'elle est informée de l'aventure, la Dame du Lac estime que Lancelot sait désormais juger du meilleur et du plus noble comportement, il n'aura donc plus besoin de la tutelle d'un maître.

Comment Lancelot battit son maître avec son arc pour venger son lévrier.

Extrait du fol. 164 :
Quand son maître entendit parler contre sa volonté, il leva un bâton qu'il avait à la main et en frappa aux flancs le lévrier. Le bâton était fin et cinglant et le lévrier, tout jeune, cria de détresse. Cela mit en colère l'enfant qui laissa ses deux chiens, attrapa son arc derrière son cou, le prix à deux mains. Le maître le vit venir et cru pouvoir le maîtriser mais l'enfant était vif et rapide, il sauta de côté et frappa son gouverneur du tranchant de l'arc sur sa tête nue, si bien qu'il lui arracha les cheveux et lui fendit le cuir chevelu jusqu'à l'os. Il l'étourdit si rudement qu'il l'abattit à terre, alors que son arc volait en éclats, ce qui contraria énormément l'enfant. Voyant cela, l'enfant, furieux d'avoir perdu son arc, jura que son maître le paierait très cher. Il en ramassa un morceau et se remit à frapper son gouverneur sur la tête, les bras et tout le corps, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de l'arc, détruit et réduit en pièces, et qu'il ne puisse plus s'en servir pour donner le moindre coup.

Français 113, fol. 162 : Lancelot bat son maître
Français 113, fol. 167v

Français 113, fol 167v : La Dame du Lac envoie sa suivante Saraïde à la cour du roi Claudas secourir les deux fils du roi Bohort qu'elle change en lévriers

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Le lévrier, un animal noble, signe de distinction courtoise
Le lévrier, qui apparaissait déjà dans l'épisode où Lancelot bat son maître, est un animal de luxe prisé par les membres de l'aristocratie. Sa couleur blanche peut en faire un animal merveilleux, à l'image du blanc cerf, récurrent dans les textes arthuriens. Dans l'enluminure, les chiens portent un collier ouvragé et élégant, marque de leur distinction. Ils ont donc la noblesse nécessaire pour se substituer momentanément aux deux enfants, les princes Lionel et Bohort, héritiers légitimes de la terre de Gaunes, et cousins de Lancelot.

Comment la Demoiselle du Lac envoya quérir Lionel et Bort.

Extrait du fol. 167v :
La Dame du Lac fit appeler une de ses suivantes, une jeune fille belle et de grande sagesse du nom de Saraïde. Et sa dame lui dit : "Saraïde, il vous faut aller à la cour du roi de Gaunes, de manière à y arriver le jour de la Madeleine ; et vous y remplirez pour moi une mission qui ne devrait pas vous déplaire. En effet, vous ne ramènerez, je l'espère, deux enfants de très noble origine : ce sont les deux fils du roi Bohort de Gaunes. Je vous dirai comment procéder". Elle lui expliqua alors sa mission de la meilleure façon qu'elle put, ainsi que vous allez ensuite l'entendre conter. Elle lui donna aussi les choses dont elle pourrait avoir besoin pour accomplir sa mission.

Français 113, fol 167v : La Dame du Lac envoie sa suivante Saraïde à la cour du roi Claudas secourir les deux fils du roi Bohort qu'elle change en lévriers
Français 113, fol. 168

Français 113, fol. 168

Français 113, fol. 168
Français 113, fol. 167v

Français 113, fol 167v : La Dame du Lac envoie sa suivante Saraïde à la cour du roi Claudas secourir les deux fils du roi Bohort qu'elle change en lévriers

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Le lévrier, un animal noble, signe de distinction courtoise
Le lévrier, qui apparaissait déjà dans l'épisode où Lancelot bat son maître, est un animal de luxe prisé par les membres de l'aristocratie. Sa couleur blanche peut en faire un animal merveilleux, à l'image du blanc cerf, récurrent dans les textes arthuriens. Dans l'enluminure, les chiens portent un collier ouvragé et élégant, marque de leur distinction. Ils ont donc la noblesse nécessaire pour se substituer momentanément aux deux enfants, les princes Lionel et Bohort, héritiers légitimes de la terre de Gaunes, et cousins de Lancelot.

Comment la Demoiselle du Lac envoya quérir Lionel et Bort.

Extrait du fol. 167v :
La Dame du Lac fit appeler une de ses suivantes, une jeune fille belle et de grande sagesse du nom de Saraïde. Et sa dame lui dit : "Saraïde, il vous faut aller à la cour du roi de Gaunes, de manière à y arriver le jour de la Madeleine ; et vous y remplirez pour moi une mission qui ne devrait pas vous déplaire. En effet, vous ne ramènerez, je l'espère, deux enfants de très noble origine : ce sont les deux fils du roi Bohort de Gaunes. Je vous dirai comment procéder". Elle lui expliqua alors sa mission de la meilleure façon qu'elle put, ainsi que vous allez ensuite l'entendre conter. Elle lui donna aussi les choses dont elle pourrait avoir besoin pour accomplir sa mission.

Français 113, fol 167v : La Dame du Lac envoie sa suivante Saraïde à la cour du roi Claudas secourir les deux fils du roi Bohort qu'elle change en lévriers
Français 113, fol. 168

Français 113, fol. 168

Français 113, fol. 168
Français 112 fol 59v

Fol. 60v

Fol. 60v
Français_112, fol. 61

Français 112, fol. 61 : Lancelot, la Dame du Lac et son escorte immaculée, se rendent à Camelot pour demander à Arthur d'adouber le jeune homme

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L'équipement de Lancelot
Contrairement à la coutume, le nouveau chevalier Lancelot ne va pas recevoir ses armes de son parrain, le roi Arthur, mais de sa protectrice. La Dame du Lac lui fournit un équipement qui le fera reconnaître entre tous : son armure, "un haubert blanc, léger et solide" ; son casque, "un heaume argenté", qui enveloppe la tête et le visage ; son bouclier, "un écu blanc comme neige avec une boucle d'argent", une épée… remarquablement grande et tranchante, et prodigieusement lourde", "une lance blanche dont le bois était court et épais, spécialement rigide, et le fer bien tranchant", "un bel et bon destrier" (cheval de guerre) et, "pour son adoubement, une robe de samit blanc (sorte de satin) assortie au manteau fourré d'hermine… et à la cotte doublée de cendal blanc (étoffe de soie), afin qu'il n'y ait que du blanc."La blancheur de l'enluminure s'efforce de rendre compte du caractère extraordinaire, quasiment féerique, de l'équipage. La Dame du Lac regarde intensément Lancelot, très élégant avec un chapeau à plumes, la cravache à la main et l'épée ceinte à la taille. Derrière lui, un chevalier porte son écu, un écuyer tient sa lance.
La conduite et les devoirs du chevalier

Avant de lui remettre ses armes, la Dame du Lac donne une célèbre leçon à Lancelot sur la conduite et les devoirs d'un chevalier digne de ce nom : "... Au commencement, quand l'ordre de chevalerie fut établi, on imposa à celui qui voulait devenir chevalier, et qui en avait reçu le don par droit d'élection, d'être courtois sans vilénie, magnanime sans félonie, hardi sans couardise, rempli de compassion à l'égard des malheureux, généreux et tout prêt à secourir ceux qui étaient dans le besoin, tout prêt aussi à confondre les bandits et les tueurs, juge impartial sans sympathie ni antipathie : sans sympathie qui le pousse à aider le parti en tort pour causer du mal au parti en droit, sans antipathie qui le fasse nuire à ceux qui ont raison pour favoriser ceux qui ont eu tort. Un chevalier ne doit pas faire par peur de la mort quelque chose qui puisse lui être imputé à déshonneur, mais il doit davantage redouter la honte que la mort. Les chevaliers ont été établis, fondamentalement, pour protéger la sainte Eglise, car elle ne doit pas se défendre par les armes, ni rendre le mal pour le mal : le chevalier a la tâche de protéger celui qui tend la joue gauche quand on l'a frappé sur la joie droite…" Viviane poursuit en faisant le lien entre chevalerie et religion. Présentant le chevalier, "serviteur de l'Eglise et seigneur du peuple, protecteur de l'un et l'autre", elle donne un sens religieux aux armes du chevalier qu'elle détaille longuement. Ainsi "l'écu, qui lui pend au cou et dont il est couvert, signifie que le chevalier doit s'interposer entre la sainte Eglise et tous les malfaiteurs, qu'ils soient bandits ou incroyants, comme l'écu s'interpose entre lui et les coups". Ce discours nouveau, qui cherche à christianiser l'ordre profane de la chevalerie en le mettant au service de l'Eglise, fait écho aux discussions du 13e siècle sur l'articulation entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel.

Comment la Dame du Lac emmena Lancelot à la cour du roi Arthur pour qu'il y soit fait chevalier et comment elle lui donna des armes de couleur uniquement blanche.

Extrait du Fr. 112 fol. 61v :
La dame lui prit un haubert blanc, léger et solide, un heaume précieux et de toute beauté, et un écu blanc avec une boucle d'argent, parce qu'elle voulait que tout soit blanc. Elle lui donna aussi une épée bien trempée, grande et tranchante, à sa taille, et une lance à la hampe de frêne courte et épaisse au fer aiguisé brillant et bien acéré. Elle lui avait également procuré un cheval fort et rapide, aussi blanc que neige. Elle lui donna aussi un habit et une cotte de samit blanc fourrés d'hermine. Et quand tout fut prêt, la dame avait bien quarante chevaux blancs dont tous les cavaliers étaient vêtus de blanc.

Français 112, fol. 61 : Lancelot, la Dame du Lac et son escorte immaculée, se rendent à Camelot pour demander à Arthur d'adouber le jeune homme
Français 112 fol 59v

Fol. 60v

Fol. 60v
Français_112, fol. 61

Français 112, fol. 61 : Lancelot, la Dame du Lac et son escorte immaculée, se rendent à Camelot pour demander à Arthur d'adouber le jeune homme

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L'équipement de Lancelot
Contrairement à la coutume, le nouveau chevalier Lancelot ne va pas recevoir ses armes de son parrain, le roi Arthur, mais de sa protectrice. La Dame du Lac lui fournit un équipement qui le fera reconnaître entre tous : son armure, "un haubert blanc, léger et solide" ; son casque, "un heaume argenté", qui enveloppe la tête et le visage ; son bouclier, "un écu blanc comme neige avec une boucle d'argent", une épée… remarquablement grande et tranchante, et prodigieusement lourde", "une lance blanche dont le bois était court et épais, spécialement rigide, et le fer bien tranchant", "un bel et bon destrier" (cheval de guerre) et, "pour son adoubement, une robe de samit blanc (sorte de satin) assortie au manteau fourré d'hermine… et à la cotte doublée de cendal blanc (étoffe de soie), afin qu'il n'y ait que du blanc."La blancheur de l'enluminure s'efforce de rendre compte du caractère extraordinaire, quasiment féerique, de l'équipage. La Dame du Lac regarde intensément Lancelot, très élégant avec un chapeau à plumes, la cravache à la main et l'épée ceinte à la taille. Derrière lui, un chevalier porte son écu, un écuyer tient sa lance.
La conduite et les devoirs du chevalier

Avant de lui remettre ses armes, la Dame du Lac donne une célèbre leçon à Lancelot sur la conduite et les devoirs d'un chevalier digne de ce nom : "... Au commencement, quand l'ordre de chevalerie fut établi, on imposa à celui qui voulait devenir chevalier, et qui en avait reçu le don par droit d'élection, d'être courtois sans vilénie, magnanime sans félonie, hardi sans couardise, rempli de compassion à l'égard des malheureux, généreux et tout prêt à secourir ceux qui étaient dans le besoin, tout prêt aussi à confondre les bandits et les tueurs, juge impartial sans sympathie ni antipathie : sans sympathie qui le pousse à aider le parti en tort pour causer du mal au parti en droit, sans antipathie qui le fasse nuire à ceux qui ont raison pour favoriser ceux qui ont eu tort. Un chevalier ne doit pas faire par peur de la mort quelque chose qui puisse lui être imputé à déshonneur, mais il doit davantage redouter la honte que la mort. Les chevaliers ont été établis, fondamentalement, pour protéger la sainte Eglise, car elle ne doit pas se défendre par les armes, ni rendre le mal pour le mal : le chevalier a la tâche de protéger celui qui tend la joue gauche quand on l'a frappé sur la joie droite…" Viviane poursuit en faisant le lien entre chevalerie et religion. Présentant le chevalier, "serviteur de l'Eglise et seigneur du peuple, protecteur de l'un et l'autre", elle donne un sens religieux aux armes du chevalier qu'elle détaille longuement. Ainsi "l'écu, qui lui pend au cou et dont il est couvert, signifie que le chevalier doit s'interposer entre la sainte Eglise et tous les malfaiteurs, qu'ils soient bandits ou incroyants, comme l'écu s'interpose entre lui et les coups". Ce discours nouveau, qui cherche à christianiser l'ordre profane de la chevalerie en le mettant au service de l'Eglise, fait écho aux discussions du 13e siècle sur l'articulation entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel.

Comment la Dame du Lac emmena Lancelot à la cour du roi Arthur pour qu'il y soit fait chevalier et comment elle lui donna des armes de couleur uniquement blanche.

Extrait du Fr. 112 fol. 61v :
La dame lui prit un haubert blanc, léger et solide, un heaume précieux et de toute beauté, et un écu blanc avec une boucle d'argent, parce qu'elle voulait que tout soit blanc. Elle lui donna aussi une épée bien trempée, grande et tranchante, à sa taille, et une lance à la hampe de frêne courte et épaisse au fer aiguisé brillant et bien acéré. Elle lui avait également procuré un cheval fort et rapide, aussi blanc que neige. Elle lui donna aussi un habit et une cotte de samit blanc fourrés d'hermine. Et quand tout fut prêt, la dame avait bien quarante chevaux blancs dont tous les cavaliers étaient vêtus de blanc.

Français 112, fol. 61 : Lancelot, la Dame du Lac et son escorte immaculée, se rendent à Camelot pour demander à Arthur d'adouber le jeune homme
Français112, fol. 61v

Français 112, fol. 61v

Français 112, fol. 61v
Français 112, fol. 62

Français 112, fol. 62 : Lancelot présenté à Arthur par la Dame du Lac

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Devenir chevalier au service d'Arthur
"Sire, que Dieu vous bénisse. Je suis venue de bien loin pour vous demander un don". C'est par un recours au motif du don contraignant que la Dame du Lac obtient que son protégé soit adoubé. Alors qu'il n'est pas encore chevalier, le jeune Lancelot est appelé "valet" par la Dame du Lac. Ce terme vient de vassellitus, dérivé du gaulois latinisé vassus (serviteur). Il implique la notion de service, mais n'a rien de péjoratif, car il désigne tout d'abord un jeune homme (de même que jouvencel. Il peut se référer à un jeune homme qu'il soit noble (comme damoisel) ou bien de basse condition (un gars/garçon), mais le plus souvent il s'applique en ancien français un jeune homme de l'aristocratie chargé de divers services dans le domaine de la chasse et des armes avant d'être fait chevalier. Valet a aussi pour synonyme escuyer (celui qui porte l'écu : destiné à devenir chevalier, il est mis pour son éducation au service d'un seigneur).

Comment le roi Arthur trouva un chevalier qui était transpercé de deux glaives en travers du corps et d'une épée au niveau de la tête et comment la Dame du Lac présenta Lancelot au roi Arthur pour qu'il le fasse chevalier.

Extrait du Fr. 112 fol. 62 :
Et le roi salua la dame le premier. Celle-ci lui dit : "Sire, que Dieu vous bénisse. Je suis venue de bien loin pour vous demander un don". Et le roi le lui octroya, pourvu qu'il n'en retirât aucune honte. Elle lui dit : "Je vous demande une seule chose : que vous fassiez chevalier ce jeune homme qui est à mon service avec les armes et l'équipement qu'il a". Et le roi dit qu'il le ferait volontiers chevalier.

Français 112, fol. 62 : Lancelot présenté à Arthur par la Dame du Lac
Français112, fol. 61v

Français 112, fol. 61v

Français 112, fol. 61v
Français 112, fol. 62

Français 112, fol. 62 : Lancelot présenté à Arthur par la Dame du Lac

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Devenir chevalier au service d'Arthur
"Sire, que Dieu vous bénisse. Je suis venue de bien loin pour vous demander un don". C'est par un recours au motif du don contraignant que la Dame du Lac obtient que son protégé soit adoubé. Alors qu'il n'est pas encore chevalier, le jeune Lancelot est appelé "valet" par la Dame du Lac. Ce terme vient de vassellitus, dérivé du gaulois latinisé vassus (serviteur). Il implique la notion de service, mais n'a rien de péjoratif, car il désigne tout d'abord un jeune homme (de même que jouvencel. Il peut se référer à un jeune homme qu'il soit noble (comme damoisel) ou bien de basse condition (un gars/garçon), mais le plus souvent il s'applique en ancien français un jeune homme de l'aristocratie chargé de divers services dans le domaine de la chasse et des armes avant d'être fait chevalier. Valet a aussi pour synonyme escuyer (celui qui porte l'écu : destiné à devenir chevalier, il est mis pour son éducation au service d'un seigneur).

Comment le roi Arthur trouva un chevalier qui était transpercé de deux glaives en travers du corps et d'une épée au niveau de la tête et comment la Dame du Lac présenta Lancelot au roi Arthur pour qu'il le fasse chevalier.

Extrait du Fr. 112 fol. 62 :
Et le roi salua la dame le premier. Celle-ci lui dit : "Sire, que Dieu vous bénisse. Je suis venue de bien loin pour vous demander un don". Et le roi le lui octroya, pourvu qu'il n'en retirât aucune honte. Elle lui dit : "Je vous demande une seule chose : que vous fassiez chevalier ce jeune homme qui est à mon service avec les armes et l'équipement qu'il a". Et le roi dit qu'il le ferait volontiers chevalier.

Français 112, fol. 62 : Lancelot présenté à Arthur par la Dame du Lac
Français 112, fol. 62v

Français 112, fol. 62v : Adoubement de Lancelot

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Le rite de l'adoubement
L’adoubement, qui désigne le rite d’admission dans l’ordre de la chevalerie, est l’aboutissement d’un long apprentissage. Dès sept ans, un jeune garçon peut quitter le château paternel pour entrer comme page chez un feudataire. De quatorze à dix neuf ans environ, il le sert comme écuyer. C’est entre dix-huit et vingt ans que l’écuyer devient en général chevalier. L’adoubement proprement dit s’organise en plusieurs temps. La veille, le futur chevalier prend un bain purificateur puis il revêt une tunique blanche. Il doit jeûner pour faire pénitence. Il passe la nuit qui précède l’adoubement en prière dans une chapelle ou une église, en compagnie de ses parrains, c’est la veillée d’armes. Le lendemain matin, après s’être confessé, il assiste à la messe où il communie. Devant une noble assistance, il s’approche ensuite de l’autel, l’épée suspendue à son cou. Le prêtre la bénit. Il doit ensuite s’agenouiller devant l’homme d’église et prononcer, la main sur l’évangile, le serment des chevaliers. Il revêt sa tenue de chevalier qui comprend la cotte de maille, la cuirasse, les brassards et les éperons dorés. Enfin, il ceint l’épée. Il s’agenouille de nouveau pour recevoir la colée : son seigneur lui donne trois coups du plat de l’épée sur la joue en disant : "Au nom de Dieu, de saint Michel et de saint Georges, je te fais chevalier. Sois vaillant, loyal et généreux." Il saute ensuite sur son cheval sans toucher les étriers et part au galop en renversant de sa lance une série de mannequins.

Comment Lancelot fut fait chevalier, de ses premières amours avec la reine Guenièvre, et comment il entreprit une bataille pour la dame de Nohault.<br><br><b>

Extrait du Fr. 112 fol. 62v :
Messire Yvain l'emmena la nuit dans une église. Et le lendemain, après avoir assisté à la grand messe dans l'église, tous firent apporter leurs armes. Le roi leur donna alors leurs habits, mais il ne leur remit leurs épées qu'au retour de l'église, car il n'était pas coutume de le faire auparavant. Quand la messe fut dite, ils sortirent donc de l'église, mais le jeune homme aux blanches armes partit, alors qu'il n'avait pas encore d'épée dans son équipement.

Français 112, fol. 62v : Adoubement de Lancelot
Français 112, fol 63

Français 112, fol. 63

Français 112, fol. 63
Français 112, fol. 62v

Français 112, fol. 62v : Adoubement de Lancelot

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Le rite de l'adoubement
L’adoubement, qui désigne le rite d’admission dans l’ordre de la chevalerie, est l’aboutissement d’un long apprentissage. Dès sept ans, un jeune garçon peut quitter le château paternel pour entrer comme page chez un feudataire. De quatorze à dix neuf ans environ, il le sert comme écuyer. C’est entre dix-huit et vingt ans que l’écuyer devient en général chevalier. L’adoubement proprement dit s’organise en plusieurs temps. La veille, le futur chevalier prend un bain purificateur puis il revêt une tunique blanche. Il doit jeûner pour faire pénitence. Il passe la nuit qui précède l’adoubement en prière dans une chapelle ou une église, en compagnie de ses parrains, c’est la veillée d’armes. Le lendemain matin, après s’être confessé, il assiste à la messe où il communie. Devant une noble assistance, il s’approche ensuite de l’autel, l’épée suspendue à son cou. Le prêtre la bénit. Il doit ensuite s’agenouiller devant l’homme d’église et prononcer, la main sur l’évangile, le serment des chevaliers. Il revêt sa tenue de chevalier qui comprend la cotte de maille, la cuirasse, les brassards et les éperons dorés. Enfin, il ceint l’épée. Il s’agenouille de nouveau pour recevoir la colée : son seigneur lui donne trois coups du plat de l’épée sur la joue en disant : "Au nom de Dieu, de saint Michel et de saint Georges, je te fais chevalier. Sois vaillant, loyal et généreux." Il saute ensuite sur son cheval sans toucher les étriers et part au galop en renversant de sa lance une série de mannequins.

Comment Lancelot fut fait chevalier, de ses premières amours avec la reine Guenièvre, et comment il entreprit une bataille pour la dame de Nohault.<br><br><b>

Extrait du Fr. 112 fol. 62v :
Messire Yvain l'emmena la nuit dans une église. Et le lendemain, après avoir assisté à la grand messe dans l'église, tous firent apporter leurs armes. Le roi leur donna alors leurs habits, mais il ne leur remit leurs épées qu'au retour de l'église, car il n'était pas coutume de le faire auparavant. Quand la messe fut dite, ils sortirent donc de l'église, mais le jeune homme aux blanches armes partit, alors qu'il n'avait pas encore d'épée dans son équipement.

Français 112, fol. 62v : Adoubement de Lancelot
Français 112, fol 63

Français 112, fol. 63

Français 112, fol. 63
Français 112, fol. 64v

Français 112, fol. 64v : Lancelot prenant la Douloureuse Garde

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Le blason de Lancelot
Lors des épreuves de la Douloureuse Garde, le Chevalier Blanc gagne les couleurs de son blason, à "trois bandes de gueule (rouge) sur une face d'argent (blanc)", renouant ainsi avec un usage ancestral de l'héraldique, quand motifs et couleurs étaient choisis pour rappeler un fait d'arme ou de guerre. C'est en effet sur les champs de bataille qu'est née l'héraldique médiévale, pour distinguer les combattants des camps ennemis. On a d'abord commencé par peindre d'une même couleur vive tous les boucliers d'une même armée. La couleur fut reproduite sur les bannières qui suivent le chef. A l'époque des croisades, qui réunissent des chevaliers de tous pays, on coud en signe de ralliement une croix rouge sur le manteau. Ce symbole clair et immédiatement identifiable est vite adopté par les grands ordres militaires et religieux, comme les Templiers. Puis les emblèmes se diversifient : animaux (lion, aigle, léopard), plantes (fleur de lys, feuille de chêne), armes (épée, lances, poignard) ou monuments (tours, ponts, château), et bien d'autres figures encore apparaissent au fil du temps sur les armoiries des seigneurs. Au 15e siècle, les enlumineurs ont attribué des blasons à tous les chevaliers de la Table ronde.

Comment le Blanc Chevalier conquit la Joyeuse Garde, des grandes prouesses qu'il y fit, et comment une demoiselle remplaça son écu au cours du combat et lui en mit un autre au cou.

Extrait du Fr. 112 fol. 64 :
Il trouva une demoiselle en deuil qui lui raconta qu'on avait tué son ami au château du nom de la Douloureuse Garde (...) Cette forteresse avait deux paires de murs comportant chacun une porte. Et à chaque entrée, il fallait combattre dix chevaliers d'une façon très étrange. On ne pouvait se contenter d'en blesser un seul, mais il fallait montrer une vaillance extraordinaire pour pouvoir les tuer tous les dix avant que les autres hommes du château n'attaquent à leur tour. Et sur la porte du mur le plus haut se trouvait un chevalier de cuivre, armé et monté sur un destrier de cuivre, tenant une grande hache entre ses deux mains. D'après l'enchantement, le château ne tomberait jamais tant que ce chevalier tiendrait debout. Mais dès que le chevalier qui devait conquérir la forteresse entrerait dans la première enceinte et regarderait l'homme de cuivre, celui-ci s'écroulerait immédiatement.

Français 112, fol. 64v : Lancelot prenant la Douloureuse Garde
Français 112, fol. 65

Français 112, fol. 65

Français 112, fol. 65
Français 112, fol. 64v

Français 112, fol. 64v : Lancelot prenant la Douloureuse Garde

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Le blason de Lancelot
Lors des épreuves de la Douloureuse Garde, le Chevalier Blanc gagne les couleurs de son blason, à "trois bandes de gueule (rouge) sur une face d'argent (blanc)", renouant ainsi avec un usage ancestral de l'héraldique, quand motifs et couleurs étaient choisis pour rappeler un fait d'arme ou de guerre. C'est en effet sur les champs de bataille qu'est née l'héraldique médiévale, pour distinguer les combattants des camps ennemis. On a d'abord commencé par peindre d'une même couleur vive tous les boucliers d'une même armée. La couleur fut reproduite sur les bannières qui suivent le chef. A l'époque des croisades, qui réunissent des chevaliers de tous pays, on coud en signe de ralliement une croix rouge sur le manteau. Ce symbole clair et immédiatement identifiable est vite adopté par les grands ordres militaires et religieux, comme les Templiers. Puis les emblèmes se diversifient : animaux (lion, aigle, léopard), plantes (fleur de lys, feuille de chêne), armes (épée, lances, poignard) ou monuments (tours, ponts, château), et bien d'autres figures encore apparaissent au fil du temps sur les armoiries des seigneurs. Au 15e siècle, les enlumineurs ont attribué des blasons à tous les chevaliers de la Table ronde.

Comment le Blanc Chevalier conquit la Joyeuse Garde, des grandes prouesses qu'il y fit, et comment une demoiselle remplaça son écu au cours du combat et lui en mit un autre au cou.

Extrait du Fr. 112 fol. 64 :
Il trouva une demoiselle en deuil qui lui raconta qu'on avait tué son ami au château du nom de la Douloureuse Garde (...) Cette forteresse avait deux paires de murs comportant chacun une porte. Et à chaque entrée, il fallait combattre dix chevaliers d'une façon très étrange. On ne pouvait se contenter d'en blesser un seul, mais il fallait montrer une vaillance extraordinaire pour pouvoir les tuer tous les dix avant que les autres hommes du château n'attaquent à leur tour. Et sur la porte du mur le plus haut se trouvait un chevalier de cuivre, armé et monté sur un destrier de cuivre, tenant une grande hache entre ses deux mains. D'après l'enchantement, le château ne tomberait jamais tant que ce chevalier tiendrait debout. Mais dès que le chevalier qui devait conquérir la forteresse entrerait dans la première enceinte et regarderait l'homme de cuivre, celui-ci s'écroulerait immédiatement.

Français 112, fol. 64v : Lancelot prenant la Douloureuse Garde
Français 112, fol. 65

Français 112, fol. 65

Français 112, fol. 65
Français 114, fol 233v

Français 114, fol 233v

Français 114, fol 233v
Français 114, fol. 234

Français 114, fol. 234 : Prouesse de Gauvain lors d'une bataille entre Arthur et Galehaut

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Comment messire Gauvain se battit tant lors d'une bataille contre Galehaut qu'il en garda les marques toute sa vie.

Extrait du fol. 304v :
Messire Gauvain accomplit à cet endroit des merveilles et tous ses compagnons furent fortement encouragés par son exemple. Mais cela ne pouvait servir à rien, car les chevaliers de Galehaut étaient quatre fois plus nombreux que ceux de son camp. Ils leur firent subir de grands dommages pendant un certain temps, mais finalement ils cédèrent le terrain et furent ramenés à leurs lices. A cette occasion monseigneur Gauvain manifesta sa grande prouesse, car il endura de tels assauts que les hommes de son parti en furent émerveillés et ceux de Galehaut aussi... Il y eut une grande mêlée et messire Yvain commença à se battre mieux que personne auparavant. En effet, il réussit énergiquement à faire remonter messire Gauvain sur un cheval duquel il avait abattu le roi Premier Conquis. Cependant messire Gauvain avait reçu tant de coups qu'il ne fut plus jamais le même par la suite.

Français 114, fol. 234 : Prouesse de Gauvain lors d'une bataille entre Arthur et Galehaut
Français 114, fol 233v

Français 114, fol 233v

Français 114, fol 233v
Français 114, fol. 234

Français 114, fol. 234 : Prouesse de Gauvain lors d'une bataille entre Arthur et Galehaut

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Comment messire Gauvain se battit tant lors d'une bataille contre Galehaut qu'il en garda les marques toute sa vie.

Extrait du fol. 304v :
Messire Gauvain accomplit à cet endroit des merveilles et tous ses compagnons furent fortement encouragés par son exemple. Mais cela ne pouvait servir à rien, car les chevaliers de Galehaut étaient quatre fois plus nombreux que ceux de son camp. Ils leur firent subir de grands dommages pendant un certain temps, mais finalement ils cédèrent le terrain et furent ramenés à leurs lices. A cette occasion monseigneur Gauvain manifesta sa grande prouesse, car il endura de tels assauts que les hommes de son parti en furent émerveillés et ceux de Galehaut aussi... Il y eut une grande mêlée et messire Yvain commença à se battre mieux que personne auparavant. En effet, il réussit énergiquement à faire remonter messire Gauvain sur un cheval duquel il avait abattu le roi Premier Conquis. Cependant messire Gauvain avait reçu tant de coups qu'il ne fut plus jamais le même par la suite.

Français 114, fol. 234 : Prouesse de Gauvain lors d'une bataille entre Arthur et Galehaut
Français 114, fol 239v

Français 114, fol. 239v : Reddition de Galehaut à Arthur

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Comment Galehaut, le fils de la Belle Géante, seigneur des Lointaines Iles, se rendit au roi Arthur par amour pour Lancelot du Lac.

Extrait du fol. 239v :
[Lancelot] dit qu'il voulait s'en aller mais Galehaut lui dit : "Ah! Beau doux ami, restez encore, et ne croyez pas que je veuille vous tromper, car vous obtiendrez tout ce que vous demanderez en échange. Sachez que vous pourriez aisément avoir pour compagnon un homme plus puissant que moi, mais jamais vous ne trouverez personne qui vous aime autant. Et puisque je ferai plus que personne au monde pour avoir votre compagnie, il est juste que je l'obtienne de préférence sur tout autre". "Sire, dit le chevalier, je resterai car je ne pourrais avoir de meilleure compagnie que la vôtre. Mais je vais vous dire maintenant le don que je requiers en échange... Seigneur, je vous demande, dès que vous aurez si nettement le dessus sur le roi Arthur qu'il n'aura plus aucune chance de salut, à l'instant où je vous ordonnerai de le faire, d'aller lui crier merci et de vous remettre entièrement entre ses mains".

Français 114, fol. 239v : Reddition de Galehaut à Arthur
Français 114, fol 240

Français 114, fol. 240

Français 114, fol. 240
Français 114, fol 239v

Français 114, fol. 239v : Reddition de Galehaut à Arthur

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Comment Galehaut, le fils de la Belle Géante, seigneur des Lointaines Iles, se rendit au roi Arthur par amour pour Lancelot du Lac.

Extrait du fol. 239v :
[Lancelot] dit qu'il voulait s'en aller mais Galehaut lui dit : "Ah! Beau doux ami, restez encore, et ne croyez pas que je veuille vous tromper, car vous obtiendrez tout ce que vous demanderez en échange. Sachez que vous pourriez aisément avoir pour compagnon un homme plus puissant que moi, mais jamais vous ne trouverez personne qui vous aime autant. Et puisque je ferai plus que personne au monde pour avoir votre compagnie, il est juste que je l'obtienne de préférence sur tout autre". "Sire, dit le chevalier, je resterai car je ne pourrais avoir de meilleure compagnie que la vôtre. Mais je vais vous dire maintenant le don que je requiers en échange... Seigneur, je vous demande, dès que vous aurez si nettement le dessus sur le roi Arthur qu'il n'aura plus aucune chance de salut, à l'instant où je vous ordonnerai de le faire, d'aller lui crier merci et de vous remettre entièrement entre ses mains".

Français 114, fol. 239v : Reddition de Galehaut à Arthur
Français 114, fol 240

Français 114, fol. 240

Français 114, fol. 240
Français 114, fol 244v

Français 144, fol. 244v : Lancelot embrassant Guenièvre

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Comment messire Lancelot du Lac, fils du roi Ban de Bénoïc qu'on appelait également le roi mort de deuil, tomba amoureux de la reine Guenièvre, femme du roi Arthur et fille du roy Léodagan de Carmélide, qu'on tenait pour une des plus belles et des meilleures femmes du monde. Par amour pour elle, il accomplit les prouesses qui vous ont été dites et grâce à son intervention, Galehaut se soumit au roi Arthur. Par l'intermédiaire de Galehaut, il parla à la reine et lui donna son premier baiser, ce dont s'aperçut la dame de Malehaut, qui avait bien reconnu Lancelot.

Extrait du fol. 244v :
Tous les trois se rapprochèrent et firent semblant de discuter, mais la reine voyait bien que le chevalier n'osait aller plus loin. Elle le prit alors elle-même par le menton et lui donna un long baiser devant Galehaut, si bien que la dame de Malehaut s'en aperçut. La reine, qui était une dame fort sage et de grande valeur prit alors la parole : "Beau doux ami, dit-elle au chevalier, vous avez tant fait pour moi que je suis à vous, et je m'en réjouis fort. Mais prenez soin de garder cette chose secrète comme il convient, car je suis une des dames au monde dont on dit le plus de bien et si ma réputation se gâtait à cause de vous, cet amour serait bien laid et bas".

Français 144, fol. 244v : Lancelot embrassant Guenièvre
Français 114, fol 245

Français 144, fol. 245

Français 144, fol. 245
Français 114, fol 244v

Français 144, fol. 244v : Lancelot embrassant Guenièvre

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Comment messire Lancelot du Lac, fils du roi Ban de Bénoïc qu'on appelait également le roi mort de deuil, tomba amoureux de la reine Guenièvre, femme du roi Arthur et fille du roy Léodagan de Carmélide, qu'on tenait pour une des plus belles et des meilleures femmes du monde. Par amour pour elle, il accomplit les prouesses qui vous ont été dites et grâce à son intervention, Galehaut se soumit au roi Arthur. Par l'intermédiaire de Galehaut, il parla à la reine et lui donna son premier baiser, ce dont s'aperçut la dame de Malehaut, qui avait bien reconnu Lancelot.

Extrait du fol. 244v :
Tous les trois se rapprochèrent et firent semblant de discuter, mais la reine voyait bien que le chevalier n'osait aller plus loin. Elle le prit alors elle-même par le menton et lui donna un long baiser devant Galehaut, si bien que la dame de Malehaut s'en aperçut. La reine, qui était une dame fort sage et de grande valeur prit alors la parole : "Beau doux ami, dit-elle au chevalier, vous avez tant fait pour moi que je suis à vous, et je m'en réjouis fort. Mais prenez soin de garder cette chose secrète comme il convient, car je suis une des dames au monde dont on dit le plus de bien et si ma réputation se gâtait à cause de vous, cet amour serait bien laid et bas".

Français 144, fol. 244v : Lancelot embrassant Guenièvre
Français 114, fol 245

Français 144, fol. 245

Français 144, fol. 245
Français 114, fol 253v

Français 114, fol 253v

Français 114, fol 253v
Français 114, fol 254

Français 114, fol 254 : Combat de Gauvain et de Segurade

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Comment messire Gauvain combattit contre Segurade et le blessa, et comment il partit sans que la dame de Roestoc n'y prenne garde.

Extrait du fol. 254 :
La force de chacun était bien diminuée : leurs bras étaient si las et leur haleine si courte qu'à ce moment là personne n'aurait été assez fort pour ne pas ressentir le besoin de se reposer. Leurs armes en outre étaient si abîmées qu'on aurait pu passer le poing dans les trous de leurs hauberts et leurs heaumes étaient si éprouvés qu'ils ne pouvaient plus guère leur servir car leur fond était endommagé en plusieurs endroits et leur nasal était rompu et fendu : ils manifestaient donc une endurance extraordinaire. En outre les restes de leurs écus ne suffisaient pas à couvrir leur visage, tant il les avaient hachés et tailladés à coups d'épées. Mais dès qu'ils reprenaient leur souffle et regagnaient un peu de force, ils se jetaient à nouveau l'un sur l'autre. Même l'homme le plus hardi aurait craint d'en perdre la vie. Ils continuèrent ainsi jusqu'à midi. Segurade commença alors à gagner du terrain sur messire Gauvain, qui semblait aux yeux de tous bien affaibli par rapport à sa valeur habituelle, si bien que tous ceux de son camp étaient anxieux et remplis de peur, car il ne faisait plus désormais que recevoir les coups. Mais telle était son habitude : sa force diminuait ainsi chaque jour, et lorsque l'heure de midi approchait, son courage, son assurance et sa force redoublaient. Effet, dès que midi fut passé, tous ceux qui le regardaient le virent manifestement aussi frais et aussi ardent qu'il l'avait été au début de la bataille.

Français 114, fol 254 : Combat de Gauvain et de Segurade
Français 114, fol 253v

Français 114, fol 253v

Français 114, fol 253v
Français 114, fol 254

Français 114, fol 254 : Combat de Gauvain et de Segurade

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Comment messire Gauvain combattit contre Segurade et le blessa, et comment il partit sans que la dame de Roestoc n'y prenne garde.

Extrait du fol. 254 :
La force de chacun était bien diminuée : leurs bras étaient si las et leur haleine si courte qu'à ce moment là personne n'aurait été assez fort pour ne pas ressentir le besoin de se reposer. Leurs armes en outre étaient si abîmées qu'on aurait pu passer le poing dans les trous de leurs hauberts et leurs heaumes étaient si éprouvés qu'ils ne pouvaient plus guère leur servir car leur fond était endommagé en plusieurs endroits et leur nasal était rompu et fendu : ils manifestaient donc une endurance extraordinaire. En outre les restes de leurs écus ne suffisaient pas à couvrir leur visage, tant il les avaient hachés et tailladés à coups d'épées. Mais dès qu'ils reprenaient leur souffle et regagnaient un peu de force, ils se jetaient à nouveau l'un sur l'autre. Même l'homme le plus hardi aurait craint d'en perdre la vie. Ils continuèrent ainsi jusqu'à midi. Segurade commença alors à gagner du terrain sur messire Gauvain, qui semblait aux yeux de tous bien affaibli par rapport à sa valeur habituelle, si bien que tous ceux de son camp étaient anxieux et remplis de peur, car il ne faisait plus désormais que recevoir les coups. Mais telle était son habitude : sa force diminuait ainsi chaque jour, et lorsque l'heure de midi approchait, son courage, son assurance et sa force redoublaient. Effet, dès que midi fut passé, tous ceux qui le regardaient le virent manifestement aussi frais et aussi ardent qu'il l'avait été au début de la bataille.

Français 114, fol 254 : Combat de Gauvain et de Segurade
Français 114 fol. 259v

Français 114, fol 259v

Français 114, fol 259v
Français 114 fol. 260

Français 114, fol 260 : Combat de Gauvain et d'un chevalier au château où demeure son frère blessé Agravain
 

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Comment Gauvain abattit un chevalier, trouva son frère Agravain, et guérit de son sang la jambe de celui-ci.

Extrait du fol. 260 :
Ils approchèrent alors de la tour et quand ils arrivèrent à la porte, la jeune fille passa la première et il la suivit. À l'intérieur, il vit un chevalier armé au milieu de la cour qui lui cria qu'il était entré pour son malheur. Il s'élança alors contre messire Gauvain qui fit de même. Ils se frappèrent sur leurs écus et la lance du chevalier se brisa. Messire Gauvain lui donna alors un tel coup qu'il le porta à terre puis se détourna pour suivre la jeune fille là où elle se dirigeait.

 

Français 114, fol 260 : Combat de Gauvain et d'un chevalier au château où demeure son frère blessé Agravain
 
Français 114 fol. 259v

Français 114, fol 259v

Français 114, fol 259v
Français 114 fol. 260

Français 114, fol 260 : Combat de Gauvain et d'un chevalier au château où demeure son frère blessé Agravain
 

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Comment Gauvain abattit un chevalier, trouva son frère Agravain, et guérit de son sang la jambe de celui-ci.

Extrait du fol. 260 :
Ils approchèrent alors de la tour et quand ils arrivèrent à la porte, la jeune fille passa la première et il la suivit. À l'intérieur, il vit un chevalier armé au milieu de la cour qui lui cria qu'il était entré pour son malheur. Il s'élança alors contre messire Gauvain qui fit de même. Ils se frappèrent sur leurs écus et la lance du chevalier se brisa. Messire Gauvain lui donna alors un tel coup qu'il le porta à terre puis se détourna pour suivre la jeune fille là où elle se dirigeait.

 

Français 114, fol 260 : Combat de Gauvain et d'un chevalier au château où demeure son frère blessé Agravain
 
Français 114 fol. 264v

Français 114, fol 264v

Français 114, fol 264v
Français 114 fol. 265

Français 114, fol 265 : Combat d'Hector des Marais et de Guinas, chevalier du Pavillon

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Comment Hector des Marais, frère de Lancelot du Lac, jeta à terre le Chevalier du Pavillon qui était très orgueilleux, et comment il le blessa après être descendu de cheval.

Extrait du fol. 265 :
Le Chevalier du Pavillon monta sur son cheval, prit une lance épaisse et bien raide, et se remit à jouter avec Hector. Celui-ci le désarçonna aussi aisément qu'il l'avait fait la première fois. Hector mit pied à terre, honteux de poursuivre à cheval un homme à pieds, et tous deux commencèrent à se battre à l'épée avec une grande violence. Et la demoiselle qu'Hector avait amenée partit vers le bois, en un endroit qu'elle jugeait assez touffu pour pouvoir s'enfuir s'il arrivait malheur à son champion. S'il l'emportait sur le chevalier, elle pourrait rapidement revenir. Le combat d'Hector et du chevalier fut violent et dura longtemps : Hector repoussa son adversaire dans ses derniers retranchements jusqu'à ce que enfin il ne puisse plus lui résister. Il arracha alors son heaume et menaça de lui couper de la tête. La demoiselle qui s'était enfuie vers le bois revint aussi vite que pouvait aller son palefroi : Hector l'entendit de loin lui crier de couper la tête au chevalier, mais celui-ci, de son côté, implorait sa merci.

Français 114, fol 265 : Combat d'Hector des Marais et de Guinas, chevalier du Pavillon
Français 114 fol. 264v

Français 114, fol 264v

Français 114, fol 264v
Français 114 fol. 265

Français 114, fol 265 : Combat d'Hector des Marais et de Guinas, chevalier du Pavillon

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Comment Hector des Marais, frère de Lancelot du Lac, jeta à terre le Chevalier du Pavillon qui était très orgueilleux, et comment il le blessa après être descendu de cheval.

Extrait du fol. 265 :
Le Chevalier du Pavillon monta sur son cheval, prit une lance épaisse et bien raide, et se remit à jouter avec Hector. Celui-ci le désarçonna aussi aisément qu'il l'avait fait la première fois. Hector mit pied à terre, honteux de poursuivre à cheval un homme à pieds, et tous deux commencèrent à se battre à l'épée avec une grande violence. Et la demoiselle qu'Hector avait amenée partit vers le bois, en un endroit qu'elle jugeait assez touffu pour pouvoir s'enfuir s'il arrivait malheur à son champion. S'il l'emportait sur le chevalier, elle pourrait rapidement revenir. Le combat d'Hector et du chevalier fut violent et dura longtemps : Hector repoussa son adversaire dans ses derniers retranchements jusqu'à ce que enfin il ne puisse plus lui résister. Il arracha alors son heaume et menaça de lui couper de la tête. La demoiselle qui s'était enfuie vers le bois revint aussi vite que pouvait aller son palefroi : Hector l'entendit de loin lui crier de couper la tête au chevalier, mais celui-ci, de son côté, implorait sa merci.

Français 114, fol 265 : Combat d'Hector des Marais et de Guinas, chevalier du Pavillon
Français 114 fol. 288v

Français 114, fol 288v

Français 114, fol 288v
Français 114 fol. 289

Français 114, fol 289 : Combat de Gauvain et d'Hector des Marais à la chaussée sur le Saverne : le Port Norgalois

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Comment Hector et Gauvain se combattirent avant de se reconnaître mutuellement.

Extrait du fol. 389 :
Ils s'éloignèrent alors l'un de l'autre, frappèrent tous deux leurs écus des coudes et s'affrontèrent si violemment que leurs lances volèrent en pièces. Comme ni l'un ni l'autre ne tomba, ils passèrent outre, mirent la main à l'épée, et commencèrent à se donner de grands coups sur leurs écus, les frappant si énergiquement qu'aucun d'entre eux n'avait loisir de se reposer. Chacun eut bientôt perdu du sang en abondance ; midi commença à approcher. Ils étaient si hors d'haleine et si affaiblis que leurs coups ne portaient plus.

 

Français 114, fol 289 : Combat de Gauvain et d'Hector des Marais à la chaussée sur le Saverne : le Port Norgalois
Français 114 fol. 288v

Français 114, fol 288v

Français 114, fol 288v
Français 114 fol. 289

Français 114, fol 289 : Combat de Gauvain et d'Hector des Marais à la chaussée sur le Saverne : le Port Norgalois

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Comment Hector et Gauvain se combattirent avant de se reconnaître mutuellement.

Extrait du fol. 389 :
Ils s'éloignèrent alors l'un de l'autre, frappèrent tous deux leurs écus des coudes et s'affrontèrent si violemment que leurs lances volèrent en pièces. Comme ni l'un ni l'autre ne tomba, ils passèrent outre, mirent la main à l'épée, et commencèrent à se donner de grands coups sur leurs écus, les frappant si énergiquement qu'aucun d'entre eux n'avait loisir de se reposer. Chacun eut bientôt perdu du sang en abondance ; midi commença à approcher. Ils étaient si hors d'haleine et si affaiblis que leurs coups ne portaient plus.

 

Français 114, fol 289 : Combat de Gauvain et d'Hector des Marais à la chaussée sur le Saverne : le Port Norgalois
Français 114 fol. 295 v

Français 114, fol 295v : Prouesses de Lancelot contre le géant Hargodabrant à la bataille de la Roche aux Saxons

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Comment Lancelot combattit merveilleusement et coupa la cuisse à Hargodabrant à la Roche aux Saxons.

Extrait du fol. 295v :
Quand les Saxons le virent venir, comme ils le redoutaient pour les merveilles qu'il accomplissait, ils n'osèrent l'attendre et prirent la fuite le plus rapidement possible. Mais le cheval de Lancelot, qui était plus rapide que celui de Hargodabrant, le rattrapa près d'un tertre. Lancelot leva l'épée pour l'abattre, mais le Saxon baissa la tête et protégea ses arrières avec son écu. Or Lancelot le frappa si fort qu'il lui fit voler la tête par terre et son coup descendit jusqu'à la cuisse droite qu'il lui coupa entièrement. Il trancha aussi la couverture du cheval jusqu'à ses flancs, et abattit ainsi le Saxon et sa monture en un seul tas. Sans en faire davantage, Lancelot continua alors là où il penser trouver la bataille, mais sans succès, car tous les Saxons et les Irlandais s'étaient enfuis dès qu'il avaient vu tomber Hargodabrant qui était leur seul recours.

 

Français 114, fol 295v : Prouesses de Lancelot contre le géant Hargodabrant à la bataille de la Roche aux Saxons
Français 114 fol. 296

Français 114, fol 296

Français 114, fol 296
Français 114 fol. 295 v

Français 114, fol 295v : Prouesses de Lancelot contre le géant Hargodabrant à la bataille de la Roche aux Saxons

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Comment Lancelot combattit merveilleusement et coupa la cuisse à Hargodabrant à la Roche aux Saxons.

Extrait du fol. 295v :
Quand les Saxons le virent venir, comme ils le redoutaient pour les merveilles qu'il accomplissait, ils n'osèrent l'attendre et prirent la fuite le plus rapidement possible. Mais le cheval de Lancelot, qui était plus rapide que celui de Hargodabrant, le rattrapa près d'un tertre. Lancelot leva l'épée pour l'abattre, mais le Saxon baissa la tête et protégea ses arrières avec son écu. Or Lancelot le frappa si fort qu'il lui fit voler la tête par terre et son coup descendit jusqu'à la cuisse droite qu'il lui coupa entièrement. Il trancha aussi la couverture du cheval jusqu'à ses flancs, et abattit ainsi le Saxon et sa monture en un seul tas. Sans en faire davantage, Lancelot continua alors là où il penser trouver la bataille, mais sans succès, car tous les Saxons et les Irlandais s'étaient enfuis dès qu'il avaient vu tomber Hargodabrant qui était leur seul recours.

 

Français 114, fol 295v : Prouesses de Lancelot contre le géant Hargodabrant à la bataille de la Roche aux Saxons
Français 114 fol. 296

Français 114, fol 296

Français 114, fol 296
Français 114 fol. 297v

Français 114, fol 297v : Lancelot et Galehaut quittent la cour d'Arthur pour se rendre en Sorelois

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Comment Lancelot et Galaaud s'en vont vers Sorelois et de la grant pensee où entra Gallehault

Extrait du fol. 297v :
En cette partie, le conte dit que Galehaut quitta la cour du roi Arthur. Il emmena dans son pays Lancelot son compagnon qui aurait bien préféré rester, mais n'osa rien en faire paraître à son ami Galehaut qu'il craignait et respectait plus que tout chose et que tout homme au monde. Mais de son côté, Galehaut était préoccupé car il portait à la dame de Malehaut un amour extrême et était convaincu que nul homme ne pouvait être plus amoureux que lui. Il se reprochait fortement de l'avoir quittée si rapidement après avoir obtenu ses premières faveurs. Mais il dissimulait de son mieux ses sentiments par ce qu'il aurait eu trop honte que quiconque en prît conscience.

 

Français 114, fol 297v : Lancelot et Galehaut quittent la cour d'Arthur pour se rendre en Sorelois
Français 114 fol. 298

Français 114, fol 298

Français 114, fol 298
Français 114 fol. 297v

Français 114, fol 297v : Lancelot et Galehaut quittent la cour d'Arthur pour se rendre en Sorelois

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Comment Lancelot et Galaaud s'en vont vers Sorelois et de la grant pensee où entra Gallehault

Extrait du fol. 297v :
En cette partie, le conte dit que Galehaut quitta la cour du roi Arthur. Il emmena dans son pays Lancelot son compagnon qui aurait bien préféré rester, mais n'osa rien en faire paraître à son ami Galehaut qu'il craignait et respectait plus que tout chose et que tout homme au monde. Mais de son côté, Galehaut était préoccupé car il portait à la dame de Malehaut un amour extrême et était convaincu que nul homme ne pouvait être plus amoureux que lui. Il se reprochait fortement de l'avoir quittée si rapidement après avoir obtenu ses premières faveurs. Mais il dissimulait de son mieux ses sentiments par ce qu'il aurait eu trop honte que quiconque en prît conscience.

 

Français 114, fol 297v : Lancelot et Galehaut quittent la cour d'Arthur pour se rendre en Sorelois
Français 114 fol. 298

Français 114, fol 298

Français 114, fol 298
français114 fol. 334v

Français 114, fol 334v

Français 114, fol 334v
Français114 fol. 335

Français 114, fol 335 : Lancelot dans l'église maudite du château d'Escalon le Ténébeux

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Comment une demoiselle amena Lancelot du Lac au château d'Escalon le Ténébreux et comment il entra dans l'église dont il dissipa les ténèbres.

Extrait du fol. 335v :
Lancelot entra ensuite plus en avant dans l'église et fit le signe de la vraie croix puis se dirigea à grands pas vers la lueur qu'il apercevait, mais il n'avait pas parcouru un tiers du chemin qu'il fut frappé de tous les côtés, comme ses prédécesseurs l'avaient été. Il lui semblait que des fers de lance lui piquaient le dos et que des coups de masses et d'épées s'abattaient sur sa tête si bien que tout l'étourdissait. Cependant il se montra résistant et endurant, il se tint pour ne pas tomber et donna de grands coups autour de lui de son épée bien tranchante... et il se tira à la force de ses bras si bien qu'au prix d'une grande énergie, de grands efforts et d'une grande souffrance, il parvint à la porte, la saisit à deux mains et la tira si violemment depuis le sol qu'il crut faire éclater tous les vaisseaux de son cœur. Il l'ouvrit avec une telle force qu'il la jeta à l'extrême opposé et que le bruit s'en répandit partout, car la porte était de fer. Une clarté inouïe se répandit alors et inonda également le château.

 

Français 114, fol 335 : Lancelot dans l'église maudite du château d'Escalon le Ténébeux
français114 fol. 334v

Français 114, fol 334v

Français 114, fol 334v
Français114 fol. 335

Français 114, fol 335 : Lancelot dans l'église maudite du château d'Escalon le Ténébeux

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Comment une demoiselle amena Lancelot du Lac au château d'Escalon le Ténébreux et comment il entra dans l'église dont il dissipa les ténèbres.

Extrait du fol. 335v :
Lancelot entra ensuite plus en avant dans l'église et fit le signe de la vraie croix puis se dirigea à grands pas vers la lueur qu'il apercevait, mais il n'avait pas parcouru un tiers du chemin qu'il fut frappé de tous les côtés, comme ses prédécesseurs l'avaient été. Il lui semblait que des fers de lance lui piquaient le dos et que des coups de masses et d'épées s'abattaient sur sa tête si bien que tout l'étourdissait. Cependant il se montra résistant et endurant, il se tint pour ne pas tomber et donna de grands coups autour de lui de son épée bien tranchante... et il se tira à la force de ses bras si bien qu'au prix d'une grande énergie, de grands efforts et d'une grande souffrance, il parvint à la porte, la saisit à deux mains et la tira si violemment depuis le sol qu'il crut faire éclater tous les vaisseaux de son cœur. Il l'ouvrit avec une telle force qu'il la jeta à l'extrême opposé et que le bruit s'en répandit partout, car la porte était de fer. Une clarté inouïe se répandit alors et inonda également le château.

 

Français 114, fol 335 : Lancelot dans l'église maudite du château d'Escalon le Ténébeux
Français114 fol. 338v

Français 114, fol 338v : Lancelot combat les monstres du Val sans Retour
 

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Comment Lancelot entra au Val des Faux Amants et délivra tous ses prisonniers parce qu'il n'avait jamais failli à l'amour de sa dame.

Extrait du fol. 339 :
Ils laissèrent alors leurs chevaux et entrèrent dans le souterrain. Lancelot vit les dragons et dit à la demoiselle : « Ces bêtes gardent-elles ce passage pour que nul ne s'aventure au-delà ? » « Oui, répondit-elle. Et sachez que nulle épée n'est assez tranchante pour pénétrer leur cuirasse". "Il faudra que celle-ci soit bien dure, si mon épée ne peut la pénétrer, car mon arme a plusieurs fois entamé l'acier et le fer ». Et il tira l'écu de son cou, sortit l'épée du fourreau, et courut auprès du dragon qui était le plus proche. Celui-ci se lança contre lui, planta ses griffes sur son écu, et Lancelot lui porta un coup à la tête mais son épée rebondit. Quand il vit cela, Lancelot maudit celui qui avait conçu son épée mais l'autre dragon le pourchassa et il en frappa un au front du pommeau de l'épée : du sang vermeil jaillit des yeux du monstre qui cracha du feu. Si les deux autres dragons avaient pu s'approcher de Lancelot, ils l'auraient consumé.

 

Français 114, fol 338v : Lancelot combat les monstres du Val sans Retour
 
Français114 fol. 339

Français 114, fol 339

Français 114, fol 339
Français114 fol. 338v

Français 114, fol 338v : Lancelot combat les monstres du Val sans Retour
 

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Comment Lancelot entra au Val des Faux Amants et délivra tous ses prisonniers parce qu'il n'avait jamais failli à l'amour de sa dame.

Extrait du fol. 339 :
Ils laissèrent alors leurs chevaux et entrèrent dans le souterrain. Lancelot vit les dragons et dit à la demoiselle : « Ces bêtes gardent-elles ce passage pour que nul ne s'aventure au-delà ? » « Oui, répondit-elle. Et sachez que nulle épée n'est assez tranchante pour pénétrer leur cuirasse". "Il faudra que celle-ci soit bien dure, si mon épée ne peut la pénétrer, car mon arme a plusieurs fois entamé l'acier et le fer ». Et il tira l'écu de son cou, sortit l'épée du fourreau, et courut auprès du dragon qui était le plus proche. Celui-ci se lança contre lui, planta ses griffes sur son écu, et Lancelot lui porta un coup à la tête mais son épée rebondit. Quand il vit cela, Lancelot maudit celui qui avait conçu son épée mais l'autre dragon le pourchassa et il en frappa un au front du pommeau de l'épée : du sang vermeil jaillit des yeux du monstre qui cracha du feu. Si les deux autres dragons avaient pu s'approcher de Lancelot, ils l'auraient consumé.

 

Français 114, fol 338v : Lancelot combat les monstres du Val sans Retour
 
Français114 fol. 339

Français 114, fol 339

Français 114, fol 339
Français114 fol. 341v

Français 114, fol. 341v : Lancelot prisonnier de la fée Morgane dont il dédaigne l'amour
 

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Comment Morgane la fée gardait Lancelot en prison parce qu'il ne voulait pas l'aimer et comment Lancelot lui dit qu'il se laisserait mourir de faim si un autre que lui parvenait à secourir messire Gauvain.

Extrait du fol. 341 :
En cette manière dit le conte que la nuit où Morgane eut mené Lancelot en prison, elle lui rendit visite et lui dit : « Comment, Lancelot, ne vous voulez-vous donc point me racheter votre liberté ? ». « Si madame, répondit-il, mais vous ne le souhaitez pas ». « Il ne me semble pas, fit-elle, que vous désiriez tant être délivré, quand pour sortir de prison vous refusez de me donner un objet de peu de valeur ». Il répondit qu'elle ne l'obtiendrait jamais. « Sachez pourtant, dit-elle, que d'ici samedi soir, la Douloureuse Tour sera conquise. Et si vous manquez son assaut, vous serez honni à jamais". "Vous n'obtiendrez jamais l'anneau, répondit-il, à moins de me couper le doigt. Et sachez que si l'on délivre messire Gauvain sans moi, je me laisserai mourir de faim ». « Et si vous laissais aller à la Douloureuse Tour, reviendriez-vous en ma prison après la prise du château ? » Il acquiesça. « C'est donc possible, fit-elle. Mais vous me jurerez loyalement qu'aussitôt que mon messager vous ordonnera de revenir, vous retournerez en ma prison ». Lancelot le lui promit.

 

Français 114, fol. 341v : Lancelot prisonnier de la fée Morgane dont il dédaigne l'amour
 
Français114 fol. 342

Français 114, fol. 342

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Français114 fol. 341v

Français 114, fol. 341v : Lancelot prisonnier de la fée Morgane dont il dédaigne l'amour
 

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Comment Morgane la fée gardait Lancelot en prison parce qu'il ne voulait pas l'aimer et comment Lancelot lui dit qu'il se laisserait mourir de faim si un autre que lui parvenait à secourir messire Gauvain.

Extrait du fol. 341 :
En cette manière dit le conte que la nuit où Morgane eut mené Lancelot en prison, elle lui rendit visite et lui dit : « Comment, Lancelot, ne vous voulez-vous donc point me racheter votre liberté ? ». « Si madame, répondit-il, mais vous ne le souhaitez pas ». « Il ne me semble pas, fit-elle, que vous désiriez tant être délivré, quand pour sortir de prison vous refusez de me donner un objet de peu de valeur ». Il répondit qu'elle ne l'obtiendrait jamais. « Sachez pourtant, dit-elle, que d'ici samedi soir, la Douloureuse Tour sera conquise. Et si vous manquez son assaut, vous serez honni à jamais". "Vous n'obtiendrez jamais l'anneau, répondit-il, à moins de me couper le doigt. Et sachez que si l'on délivre messire Gauvain sans moi, je me laisserai mourir de faim ». « Et si vous laissais aller à la Douloureuse Tour, reviendriez-vous en ma prison après la prise du château ? » Il acquiesça. « C'est donc possible, fit-elle. Mais vous me jurerez loyalement qu'aussitôt que mon messager vous ordonnera de revenir, vous retournerez en ma prison ». Lancelot le lui promit.

 

Français 114, fol. 341v : Lancelot prisonnier de la fée Morgane dont il dédaigne l'amour
 
Français114 fol. 342

Français 114, fol. 342

Français 114, fol. 342
Français 114, fol. 346v

Français 114, fol. 346v : Morgane s'empare de l'anneau offert par la reine à Lancelot

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Comment Morgane qui tenait Lancelot en prison lui subtilisa un anneau que la reine Guenièvre lui avait donné.

Extrait du fol. 346v :
En cet endroit dit le conte que quand Lancelot eut quitté messire Gauvain dont on vous a déjà raconté l'histoire, il partit avec la demoiselle qui revint à la prison de Morgane. Celle-ci déploya de nombreux efforts pour trouver le moyen de se procurer l'anneau que Lancelot portait au doigt. Mais elle ne parvint jamais à l'obtenir, quelles que soient les menaces ou les prières qu'elle lui fit. Une nuit, elle le fit tant boire qu'il s'endormit profondément. Elle s'approcha alors de lui, ôta l'anneau de son doigt et le remplaça par un anneau qui lui ressemblait.

 

Français 114, fol. 346v : Morgane s'empare de l'anneau offert par la reine à Lancelot
Français 114 fol. 347

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Français 114, fol. 346v

Français 114, fol. 346v : Morgane s'empare de l'anneau offert par la reine à Lancelot

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Comment Morgane qui tenait Lancelot en prison lui subtilisa un anneau que la reine Guenièvre lui avait donné.

Extrait du fol. 346v :
En cet endroit dit le conte que quand Lancelot eut quitté messire Gauvain dont on vous a déjà raconté l'histoire, il partit avec la demoiselle qui revint à la prison de Morgane. Celle-ci déploya de nombreux efforts pour trouver le moyen de se procurer l'anneau que Lancelot portait au doigt. Mais elle ne parvint jamais à l'obtenir, quelles que soient les menaces ou les prières qu'elle lui fit. Une nuit, elle le fit tant boire qu'il s'endormit profondément. Elle s'approcha alors de lui, ôta l'anneau de son doigt et le remplaça par un anneau qui lui ressemblait.

 

Français 114, fol. 346v : Morgane s'empare de l'anneau offert par la reine à Lancelot
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Français 114 fol. 348

Français 114, fol. 348 : Galehaut emporte de force l'écu de son ami Lancelot le croyant mort

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Comment au cours de sa quête de Lancelot, Galehaut passa par un château où il emporta de force l'écu de Lancelot, et des exploits merveilleux qu'il y fit.

Extrait du fol. 348 :
Il entra alors en un château très grand et bien planté, celui d'Escalon le Délivré (...) Et quand il arriva devant la porte il y trouva des dames, des demoiselles et de nombreux chevaliers qui tous dansaient. Il vit alors au milieu de la carole un très beau pin auquel pendait un écu : tous les danseurs s'inclinaient devant lui quand ils passaient à proximité, comme ils l'auraient fait devant une relique. Galehaut s'émerveilla fort de cela, il entra dans la cour et en observant l'écu qui pendait au pin il découvrit que c'était celui que Lancelot portait quand il quitta Londres. Il s'approcha et rencontra un vavasseur d'un bel âge qui lui dit : « Bienvenue, messire ». Galehaut lui rendit son salut et lui demanda pourquoi tous ces gens célébraient ainsi cet écu. Le vavasseur répondit qu'il appartenait au meilleur chevalier du monde qui avait délivré ce château d'un grand malheur.

 

Français 114, fol. 348 : Galehaut emporte de force l'écu de son ami Lancelot le croyant mort
Français 114 fol. 347v

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Français 114, fol. 348 : Galehaut emporte de force l'écu de son ami Lancelot le croyant mort

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Comment au cours de sa quête de Lancelot, Galehaut passa par un château où il emporta de force l'écu de Lancelot, et des exploits merveilleux qu'il y fit.

Extrait du fol. 348 :
Il entra alors en un château très grand et bien planté, celui d'Escalon le Délivré (...) Et quand il arriva devant la porte il y trouva des dames, des demoiselles et de nombreux chevaliers qui tous dansaient. Il vit alors au milieu de la carole un très beau pin auquel pendait un écu : tous les danseurs s'inclinaient devant lui quand ils passaient à proximité, comme ils l'auraient fait devant une relique. Galehaut s'émerveilla fort de cela, il entra dans la cour et en observant l'écu qui pendait au pin il découvrit que c'était celui que Lancelot portait quand il quitta Londres. Il s'approcha et rencontra un vavasseur d'un bel âge qui lui dit : « Bienvenue, messire ». Galehaut lui rendit son salut et lui demanda pourquoi tous ces gens célébraient ainsi cet écu. Le vavasseur répondit qu'il appartenait au meilleur chevalier du monde qui avait délivré ce château d'un grand malheur.

 

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Français 114 fol 351v

Français 114, fol. 351v

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Français 114 fol. 352

Français 114, fol. 352 : La Dame du Lac retrouve Lancelot et le guérit de sa folie

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Ici commence la seconde branche du second livre de messire Lancelot du Lac

Extrait du fol. 352 :
Or dit le conte que quand Lancelot eut quitté le royaume de Sorelois, il s'abandonna chaque jour à sa douleur, mangeant et dormant peu. Il perdit la raison et passa dans cet état de démence tout l'hiver, jusques à Noël, errant dans diverses contrées, tout absorbé par sa folie. Après Noël, la Dame du Lac qui l'avait élevé et le cherchait partout, finit par le retrouver, la veille de la Chandeleur, gisant en un buisson dans la forêt de Tintagel en Cornouailles. Elle l'emmena alors avec elle, le guérit et le garda tout l'hiver et tout le carême, si bien qu'il recouvra plus de beauté et de force qu'il n'en avait jamais eu, car elle lui promettait qu'elle lui ferait connaître la plus grande joie qu'il ait jamais eue. Et tant qu'il demeura avec sa dame, il ne sut rien de la mort de Galehaut.

 

Français 114, fol. 352 : La Dame du Lac retrouve Lancelot et le guérit de sa folie
Français 114 fol 351v

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Français 114 fol. 352

Français 114, fol. 352 : La Dame du Lac retrouve Lancelot et le guérit de sa folie

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Ici commence la seconde branche du second livre de messire Lancelot du Lac

Extrait du fol. 352 :
Or dit le conte que quand Lancelot eut quitté le royaume de Sorelois, il s'abandonna chaque jour à sa douleur, mangeant et dormant peu. Il perdit la raison et passa dans cet état de démence tout l'hiver, jusques à Noël, errant dans diverses contrées, tout absorbé par sa folie. Après Noël, la Dame du Lac qui l'avait élevé et le cherchait partout, finit par le retrouver, la veille de la Chandeleur, gisant en un buisson dans la forêt de Tintagel en Cornouailles. Elle l'emmena alors avec elle, le guérit et le garda tout l'hiver et tout le carême, si bien qu'il recouvra plus de beauté et de force qu'il n'en avait jamais eu, car elle lui promettait qu'elle lui ferait connaître la plus grande joie qu'il ait jamais eue. Et tant qu'il demeura avec sa dame, il ne sut rien de la mort de Galehaut.

 

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Français 115 fol. 354v

Français115 fol. 354v

Français115 fol. 354v
Français 115 fol. 355

Français115 fol. 355 : Lancelot monte dans la charrette d'infamie pour sauver la reine Guenièvre

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Extrait du fol. 354v :
En ce temps là, la charrette était une chose si infâmante que nul ne pouvait s'y asseoir sans perdre tous ses droits et tout son honneur. Et quand on voulait ôter tout dignité à un homme, on le faisait monter dans une charrette qu'on promenait par la ville et il y demeurait jusqu'à ce que tout le peuple l'ait vu. Et il n'aurait pu coucher dans une ville, si grande soit elle, plus d'une nuit. Lancelot dit au nain qu'il suivrait volontiers la charrette plutôt que de monter dedans, mais celui-ci répondit qu'il ne le conduirait pas Lancelot refusait d'y monter. Me promets-tu, dit Lancelot, de m'amener jusqu'à ma dame si j'y monte?  « Je te jure, répondit le nain, que je tu la verras demain avant l'heure de prime ». Alors Lancelot sauta sans hésiter dans la charrette.

 

Français115 fol. 355 : Lancelot monte dans la charrette d'infamie pour sauver la reine Guenièvre
Français 115 fol. 354v

Français115 fol. 354v

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Français 115 fol. 355

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Extrait du fol. 354v :
En ce temps là, la charrette était une chose si infâmante que nul ne pouvait s'y asseoir sans perdre tous ses droits et tout son honneur. Et quand on voulait ôter tout dignité à un homme, on le faisait monter dans une charrette qu'on promenait par la ville et il y demeurait jusqu'à ce que tout le peuple l'ait vu. Et il n'aurait pu coucher dans une ville, si grande soit elle, plus d'une nuit. Lancelot dit au nain qu'il suivrait volontiers la charrette plutôt que de monter dedans, mais celui-ci répondit qu'il ne le conduirait pas Lancelot refusait d'y monter. Me promets-tu, dit Lancelot, de m'amener jusqu'à ma dame si j'y monte?  « Je te jure, répondit le nain, que je tu la verras demain avant l'heure de prime ». Alors Lancelot sauta sans hésiter dans la charrette.

 

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Français 115 fol. 359v

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Français115 fol. 359v
Français 115 fol. 360

Français115 fol. 360 : Lancelot combat deux chevaliers insolents

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Comment messire Lancelot occit les deux chevaliers qui gardaient le passage de la forêt et qui l'avaient traité de misérable fils de pute déshonoré par l'épreuve de la charrette.

Extrait du fol. 360 :
Il s'approcha alors d'une forêt haute et touffue. A l'entrée de celle-ci se trouvait un étroit sentier que gardaient deux chevaliers en armes... Et quant il vint devant eux, ils reconnurent à son écu le chevalier qui avait été dans la charrette. Ils lui envoyèrent alors un écuyer en lui demandant de s'arrêter. En effet, un homme aussi vil et déshonoré que lui ne devait pas essayer de se rendre là où des hommes de bien avaient passé de nombreuses fois. L'écuyer vint lui transmettre ce message, mais Lancelot ne répondit mot. Quand il fut près des chevaliers, ceux-ci commencèrent à le traiter de misérable fils de pute déshonoré et vaincu par l'épreuve de la charrette. Il leur répondit tout bas qu'il n'avait pas de chevalier au monde, si fort soi-il, qu'il ne convaincrait de mensonge s'il le traitait de fils de pute. Il n'avait jamais été couard et s'en défendrait. Il piqua alors des éperons vers l'un des chevaliers qui s'élança aussi vers lui et il lui donna un si grand coup de lance sur l'écu que son arme vola en morceau (...) Quand l'autre chevalier vit son compagnon à terre il en éprouva une grande colère et voulut le venger (...) Mais Lancelot frappa son adversaire si violemment de toute la force de ses bras et de son corps que celui-ci tomba si durement à terre qu'il se brisa la clavicule.

 

Français115 fol. 360 : Lancelot combat deux chevaliers insolents
Français 115 fol. 359v

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Français 115 fol. 360

Français115 fol. 360 : Lancelot combat deux chevaliers insolents

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Comment messire Lancelot occit les deux chevaliers qui gardaient le passage de la forêt et qui l'avaient traité de misérable fils de pute déshonoré par l'épreuve de la charrette.

Extrait du fol. 360 :
Il s'approcha alors d'une forêt haute et touffue. A l'entrée de celle-ci se trouvait un étroit sentier que gardaient deux chevaliers en armes... Et quant il vint devant eux, ils reconnurent à son écu le chevalier qui avait été dans la charrette. Ils lui envoyèrent alors un écuyer en lui demandant de s'arrêter. En effet, un homme aussi vil et déshonoré que lui ne devait pas essayer de se rendre là où des hommes de bien avaient passé de nombreuses fois. L'écuyer vint lui transmettre ce message, mais Lancelot ne répondit mot. Quand il fut près des chevaliers, ceux-ci commencèrent à le traiter de misérable fils de pute déshonoré et vaincu par l'épreuve de la charrette. Il leur répondit tout bas qu'il n'avait pas de chevalier au monde, si fort soi-il, qu'il ne convaincrait de mensonge s'il le traitait de fils de pute. Il n'avait jamais été couard et s'en défendrait. Il piqua alors des éperons vers l'un des chevaliers qui s'élança aussi vers lui et il lui donna un si grand coup de lance sur l'écu que son arme vola en morceau (...) Quand l'autre chevalier vit son compagnon à terre il en éprouva une grande colère et voulut le venger (...) Mais Lancelot frappa son adversaire si violemment de toute la force de ses bras et de son corps que celui-ci tomba si durement à terre qu'il se brisa la clavicule.

 

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Français 115 fol. 361v

Français 115 fol. 361v : Gauvain vole au secours de la demoiselle à la ceinture d'or

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Comment Gauvain rencontra une demoiselle qui lui indiqua la route du Pont Perdu.

Extrait du fol. 361v :
« Je m'appelle Gauvain, dit-il, et je suis le neveu du roi Arthur ». « Ah, répondit-elle, messire Gauvain. Soyez donc le bienvenu, je vous indiquerai le chemin du Pont Perdu et vous le montrerai si vous acceptez de me rendre un service (...) Un chevalier a trouvé sur moi une belle ceinture incrustée d'or à laquelle pendait une belle aumônière : « il me l'a prise de force en disant qu'il la donnerait à sa dame. Quand je vis qu'il me l'avait ainsi prise, j'en fus fort triste car c'est en vain que mon ami me l'offrit, et il ne croira pas à ma mésaventure mais pensera que j'ai donnée cette ceinture à un autre chevalier. Je vous implore donc au nom de celle que vous aimez le plus au monde, d'obtenir que ce chevalier me la rende ». Gauvain répondit qu'il ferait ce qui était en son pouvoir.

 

Français 115 fol. 361v : Gauvain vole au secours de la demoiselle à la ceinture d'or
Français 115 fol. 362

Français 115 fol. 362

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Comment Gauvain rencontra une demoiselle qui lui indiqua la route du Pont Perdu.

Extrait du fol. 361v :
« Je m'appelle Gauvain, dit-il, et je suis le neveu du roi Arthur ». « Ah, répondit-elle, messire Gauvain. Soyez donc le bienvenu, je vous indiquerai le chemin du Pont Perdu et vous le montrerai si vous acceptez de me rendre un service (...) Un chevalier a trouvé sur moi une belle ceinture incrustée d'or à laquelle pendait une belle aumônière : « il me l'a prise de force en disant qu'il la donnerait à sa dame. Quand je vis qu'il me l'avait ainsi prise, j'en fus fort triste car c'est en vain que mon ami me l'offrit, et il ne croira pas à ma mésaventure mais pensera que j'ai donnée cette ceinture à un autre chevalier. Je vous implore donc au nom de celle que vous aimez le plus au monde, d'obtenir que ce chevalier me la rende ». Gauvain répondit qu'il ferait ce qui était en son pouvoir.

 

Français 115 fol. 361v : Gauvain vole au secours de la demoiselle à la ceinture d'or
Français 115 fol. 362

Français 115 fol. 362

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Français 115 fol. 365v

Français 115 fol. 365v

Français 115 fol. 365v
Français115 fol. 366

Français 115 fol. 366 : Lancelot défié par le prétendant de la sœur de Méléagant

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Comment les exilés fêtèrent Lancelot et comment un chevalier l'interpella violemment alors qu'il était à table.

Extrait du fol. 366 :
Or dit le conte que quand Lancelot et ses compagnons furent arrivés chez leur hôte, il y avait tant de dames et de chevaliers qu'il se demanda avec émerveillement d'où tant de gens pouvaient venir. Il est impossible de dire la joie avec laquelle on accueillit Lancelot, car on ne saurait la mesurer. C'était en une très belle et très riche ville peuplée uniquement d'exilés, et qui n'avait donc pas de forteresse. A une demie lieue de là se trouvait un château fort qui était fermé du côté de la ville des exilés, pour les surveiller de telle sorte qu'ils ne puissent se révolter contre les gens du pays. On prépara un repas splendide et copieux. Et quand ils en arrivèrent au troisième mets, entra un chevalier tout armé, très vif et rapide. Il s'approcha à cheval devant la table, en homme rempli d'orgueuil. "Où est, dit-il, le chevalier déshonoré qui a été traîné dans la charrette, et qui a eu la folie de venir en ce pays pour accomplir ce que nul auparavant n'a réussi à faire, quelle que fût l'étendue de sa prouesse?"

 

Français 115 fol. 366 : Lancelot défié par le prétendant de la sœur de Méléagant
Français 115 fol. 365v

Français 115 fol. 365v

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Français115 fol. 366

Français 115 fol. 366 : Lancelot défié par le prétendant de la sœur de Méléagant

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Comment les exilés fêtèrent Lancelot et comment un chevalier l'interpella violemment alors qu'il était à table.

Extrait du fol. 366 :
Or dit le conte que quand Lancelot et ses compagnons furent arrivés chez leur hôte, il y avait tant de dames et de chevaliers qu'il se demanda avec émerveillement d'où tant de gens pouvaient venir. Il est impossible de dire la joie avec laquelle on accueillit Lancelot, car on ne saurait la mesurer. C'était en une très belle et très riche ville peuplée uniquement d'exilés, et qui n'avait donc pas de forteresse. A une demie lieue de là se trouvait un château fort qui était fermé du côté de la ville des exilés, pour les surveiller de telle sorte qu'ils ne puissent se révolter contre les gens du pays. On prépara un repas splendide et copieux. Et quand ils en arrivèrent au troisième mets, entra un chevalier tout armé, très vif et rapide. Il s'approcha à cheval devant la table, en homme rempli d'orgueuil. "Où est, dit-il, le chevalier déshonoré qui a été traîné dans la charrette, et qui a eu la folie de venir en ce pays pour accomplir ce que nul auparavant n'a réussi à faire, quelle que fût l'étendue de sa prouesse?"

 

Français 115 fol. 366 : Lancelot défié par le prétendant de la sœur de Méléagant
Français 115 fol. 367v

Français 115 fol. 367v : Lancelot traverse le Pont de l'Épée pour secourir la reine
 

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Comment Lancelot passa le Pont de l'Epée et en le traversant put regarder la reine Guenièvre qui se trouvait dans une tour.

Extrait du fol. 367v :
Quand ses compagnons l'eurent solidement équipé, Lancelot leur demanda de partir, ils le quittèrent donc et traversèrent la rivière en emportant son cheval. Lancelot alla droit à la lame, regarda vers la tour où la reine était emprisonnée et s'inclina vers elle. Après, il se signa, et mit son écu derrière son dos pour qu'il ne le gêne pas. Il monta alors à califourchon sur la lame, avec tout son équipement, car il ne lui manquait ni haubert, ni épée, ni chausses, ni heaume. Ceux qui l'observaient de la tour en étaient tout ébahis. Et aucun vraiment ne savait qui il était mais ils virent bien qu'il se traînait sur l'épée tranchante à la force des ses bras et en la serrant de ses genoux. Les fils de fer ne manquèrent pas de faire jaillir le sang de ses pieds, mains et genoux, mais il ne s'arrêta ni pour le péril de l'épée sur laquelle il se traînait, ni pour le danger que constituait l'eau mugissante et sombre. En effet, il regardait plus vers la tour que vers l'eau et il ne se souciait ni de ses blessures ni de ses douleurs, car s'il pouvait atteindre la tour, il guérirait de tous ses maux.

 

Français 115 fol. 367v : Lancelot traverse le Pont de l'Épée pour secourir la reine
 
Français 115 fol. 368

Français 115 fol. 368

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Français 115 fol. 367v

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Comment Lancelot passa le Pont de l'Epée et en le traversant put regarder la reine Guenièvre qui se trouvait dans une tour.

Extrait du fol. 367v :
Quand ses compagnons l'eurent solidement équipé, Lancelot leur demanda de partir, ils le quittèrent donc et traversèrent la rivière en emportant son cheval. Lancelot alla droit à la lame, regarda vers la tour où la reine était emprisonnée et s'inclina vers elle. Après, il se signa, et mit son écu derrière son dos pour qu'il ne le gêne pas. Il monta alors à califourchon sur la lame, avec tout son équipement, car il ne lui manquait ni haubert, ni épée, ni chausses, ni heaume. Ceux qui l'observaient de la tour en étaient tout ébahis. Et aucun vraiment ne savait qui il était mais ils virent bien qu'il se traînait sur l'épée tranchante à la force des ses bras et en la serrant de ses genoux. Les fils de fer ne manquèrent pas de faire jaillir le sang de ses pieds, mains et genoux, mais il ne s'arrêta ni pour le péril de l'épée sur laquelle il se traînait, ni pour le danger que constituait l'eau mugissante et sombre. En effet, il regardait plus vers la tour que vers l'eau et il ne se souciait ni de ses blessures ni de ses douleurs, car s'il pouvait atteindre la tour, il guérirait de tous ses maux.

 

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Français 115 fol. 368

Français 115 fol. 368

Français 115 fol. 368
Français 115 fol. 370v

Français 115 fol. 370v : Guenièvre et Lancelot confrontent leur anneau et découvrent l'imposture de Morgane

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Comment Lancelot parla avec la reine Guenièvre et jeta dans la rivière l'anneau que Morgane lui avait mis au doigt.

Extrait du fol. 370v :
Elle lui demanda son anneau. Il lui répondit : « Dame, le voici », et lui montra celui qu'il portait au doigt. « Vous m'avez menti, dit-elle, ce n'est pas le mien ». Il jura de toutes ses forces que c'était bien lui, croyant dire la vérité. Mais elle lui montra celui qu'elle portait au doigt, si bien qu'il reconnut le véritable anneau. Il fut très contrarié d'avoir porté celui d'autrui. Il le retira alors de son doigt et le jeta par une fenêtre le plus loin possible.
La reine lui raconta ensuite comment la demoiselle lui avait rapporté son anneau et les calomnies extraordinaires qu'elle avait dites, si bien qu'il comprit que la perfide Morgane s'était jouée de lui.

 

Français 115 fol. 370v : Guenièvre et Lancelot confrontent leur anneau et découvrent l'imposture de Morgane
Français 115 fol. 371

Français 115 fol. 371

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Français 115 fol. 370v

Français 115 fol. 370v : Guenièvre et Lancelot confrontent leur anneau et découvrent l'imposture de Morgane

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Comment Lancelot parla avec la reine Guenièvre et jeta dans la rivière l'anneau que Morgane lui avait mis au doigt.

Extrait du fol. 370v :
Elle lui demanda son anneau. Il lui répondit : « Dame, le voici », et lui montra celui qu'il portait au doigt. « Vous m'avez menti, dit-elle, ce n'est pas le mien ». Il jura de toutes ses forces que c'était bien lui, croyant dire la vérité. Mais elle lui montra celui qu'elle portait au doigt, si bien qu'il reconnut le véritable anneau. Il fut très contrarié d'avoir porté celui d'autrui. Il le retira alors de son doigt et le jeta par une fenêtre le plus loin possible.
La reine lui raconta ensuite comment la demoiselle lui avait rapporté son anneau et les calomnies extraordinaires qu'elle avait dites, si bien qu'il comprit que la perfide Morgane s'était jouée de lui.

 

Français 115 fol. 370v : Guenièvre et Lancelot confrontent leur anneau et découvrent l'imposture de Morgane
Français 115 fol. 371

Français 115 fol. 371

Français 115 fol. 371
Français 115 fol. 373v

Français 115 fol. 373v

Français 115 fol. 373v
Français 115 fol. 374

Français 115 fol 374 : Lancelot s'illustre au Tournoi de Pomeglai

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Le tournoi
Le mot vient du fait que les combattants, revenant en bout de lice entre deux attaques, tournent sur eux-mêmes pour s'élancer à nouveau. Avant tout, les tournois permettent aux chevaliers de s'entraîner au combat et de ne pas perdre la main en temps de paix. C'est un moment de grande réjouissance où les seigneurs peuvent montrer leur bravoure et les écuyers s'exercer au métier de chevalier. Organisés à l'occasion d'une fête, d'un mariage ou d'un adoubement, ils attirent beaucoup de monde et sont l'occasion de festivités qui peuvent durer plusieurs jours. C'est un beau spectacle à voir quand, au son des trompettes, les chevaliers pénètrent dans la lice, les montures habillées de housses chamarrées aux armes de leur maître, les lances peintes de couleurs vives et les heaumes surmontés d'emblèmes. L'arme bien droite, calée dans un crochet de l'armure, les compétiteurs s'élancent au galop l'un contre l'autre : ils doivent désarçonner leur adversaire d'un seul coup de lance, sans chercher à blesser son cheval. Dans une joute, les combattants ne sont que deux et s'opposent en combat singulier. La lutte étant plus âpre et dangereuse, le prestige n'en est que plus grand pour le vainqueur. Le tournoi prend une dimension courtoise lorsqu'il s'agit pour un chevalier de s'illustrer en défendant les couleurs de sa Dame.
Au royaume de France est né un tournoi « guerrier » qui oppose des troupes constituées de plusieurs chevaliers en un combat pouvant être très meurtrier. On a le choix entre l'usage de véritables armes de guerre et le recours à des armes aux pointes émoussées dites « courtoises ».

Comment la femme du sénéchal de Gorre laisser Lancelot aller au tournoi que celui-ci remporta avant de rentrer dans sa prison.

Extrait du fol. 375 :
Ses exploits durèrent un bon moment, tant et si bien que tous convinrent que c'était le meilleur chevalier qu'ils n'avaient jamais vu. La reine lui demanda alors de combattre de la pire façon possible et il s'exécuta immédiatement, à la grande stupéfaction de tous ceux qui l'observaient. La demoiselle qui l'avait encouragé en fut si ébahie qu'elle n'osa plus dire un mot. Il combattit donc très mal jusqu'à midi passé. La reine lui ordonna alors de se battre de son mieux car telle était sa volonté. Il s'en réjouit et se jeta parmi ses adversaires, commençant à si bien combattre qu'il abattit tous ceux qu'il rencontrait, de telle sorte que tout le monde parlait de lui, et ceux de son camp comme ceux du parti adverse s'accordèrent pour lui attribuer le prix du tournoi. Après l'heure de vêpres, il jeta son écu dans la mêlée et retourna là où il logeait. Ce soir là, les chevaliers comprirent que c'était Lancelot et qu'il avait fait tout cela pour se moquer d'eux. Lancelot reprit la route les jours suivants pour

Français 115 fol 374 : Lancelot s'illustre au Tournoi de Pomeglai
Français 115 fol. 373v

Français 115 fol. 373v

Français 115 fol. 373v
Français 115 fol. 374

Français 115 fol 374 : Lancelot s'illustre au Tournoi de Pomeglai

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Le tournoi
Le mot vient du fait que les combattants, revenant en bout de lice entre deux attaques, tournent sur eux-mêmes pour s'élancer à nouveau. Avant tout, les tournois permettent aux chevaliers de s'entraîner au combat et de ne pas perdre la main en temps de paix. C'est un moment de grande réjouissance où les seigneurs peuvent montrer leur bravoure et les écuyers s'exercer au métier de chevalier. Organisés à l'occasion d'une fête, d'un mariage ou d'un adoubement, ils attirent beaucoup de monde et sont l'occasion de festivités qui peuvent durer plusieurs jours. C'est un beau spectacle à voir quand, au son des trompettes, les chevaliers pénètrent dans la lice, les montures habillées de housses chamarrées aux armes de leur maître, les lances peintes de couleurs vives et les heaumes surmontés d'emblèmes. L'arme bien droite, calée dans un crochet de l'armure, les compétiteurs s'élancent au galop l'un contre l'autre : ils doivent désarçonner leur adversaire d'un seul coup de lance, sans chercher à blesser son cheval. Dans une joute, les combattants ne sont que deux et s'opposent en combat singulier. La lutte étant plus âpre et dangereuse, le prestige n'en est que plus grand pour le vainqueur. Le tournoi prend une dimension courtoise lorsqu'il s'agit pour un chevalier de s'illustrer en défendant les couleurs de sa Dame.
Au royaume de France est né un tournoi « guerrier » qui oppose des troupes constituées de plusieurs chevaliers en un combat pouvant être très meurtrier. On a le choix entre l'usage de véritables armes de guerre et le recours à des armes aux pointes émoussées dites « courtoises ».

Comment la femme du sénéchal de Gorre laisser Lancelot aller au tournoi que celui-ci remporta avant de rentrer dans sa prison.

Extrait du fol. 375 :
Ses exploits durèrent un bon moment, tant et si bien que tous convinrent que c'était le meilleur chevalier qu'ils n'avaient jamais vu. La reine lui demanda alors de combattre de la pire façon possible et il s'exécuta immédiatement, à la grande stupéfaction de tous ceux qui l'observaient. La demoiselle qui l'avait encouragé en fut si ébahie qu'elle n'osa plus dire un mot. Il combattit donc très mal jusqu'à midi passé. La reine lui ordonna alors de se battre de son mieux car telle était sa volonté. Il s'en réjouit et se jeta parmi ses adversaires, commençant à si bien combattre qu'il abattit tous ceux qu'il rencontrait, de telle sorte que tout le monde parlait de lui, et ceux de son camp comme ceux du parti adverse s'accordèrent pour lui attribuer le prix du tournoi. Après l'heure de vêpres, il jeta son écu dans la mêlée et retourna là où il logeait. Ce soir là, les chevaliers comprirent que c'était Lancelot et qu'il avait fait tout cela pour se moquer d'eux. Lancelot reprit la route les jours suivants pour

Français 115 fol 374 : Lancelot s'illustre au Tournoi de Pomeglai
Français 115 fol. 375v

Français 115 fol. 375v : La sœur de Méléagant délivre Lancelot de sa prison et le déguise en demoiselle

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Comment la sœur de Méléagant tira de prison Lancelot déguisé en demoiselle.

Extrait du fol. 376 :
Elle attacha alors une grosse corde à la cordelette qui était fixée au panier, ainsi qu'une pioche. Lancelot s'empressa de la remonter et s'empara du pic. Il élargit alors la fenêtre de façon à pouvoir sortir et attacha la grosse corde à l'intérieur puis se laisser glisser à terre le plus discrètement possible et s'échappa ainsi du marais. Lancelot dormit dans une chambre près de la demoiselle. Et au matin, dès que le jour se leva, Lancelot revêtit la meilleure robe que possédait la demoiselle et monta sur un palefroi. La demoiselle l'emmena ainsi aux yeux de tous, et se mit en route vers un château dont elle avait hérité de sa mère : elle n'avait pas d'autres terres, car c'était la seule dont Méléagant ne l'ait pas dépouillé.

 

Français 115 fol. 375v : La sœur de Méléagant délivre Lancelot de sa prison et le déguise en demoiselle
Français 115 fol. 376

Français 115 fol. 376

Français 115 fol. 376
Français 115 fol. 375v

Français 115 fol. 375v : La sœur de Méléagant délivre Lancelot de sa prison et le déguise en demoiselle

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Comment la sœur de Méléagant tira de prison Lancelot déguisé en demoiselle.

Extrait du fol. 376 :
Elle attacha alors une grosse corde à la cordelette qui était fixée au panier, ainsi qu'une pioche. Lancelot s'empressa de la remonter et s'empara du pic. Il élargit alors la fenêtre de façon à pouvoir sortir et attacha la grosse corde à l'intérieur puis se laisser glisser à terre le plus discrètement possible et s'échappa ainsi du marais. Lancelot dormit dans une chambre près de la demoiselle. Et au matin, dès que le jour se leva, Lancelot revêtit la meilleure robe que possédait la demoiselle et monta sur un palefroi. La demoiselle l'emmena ainsi aux yeux de tous, et se mit en route vers un château dont elle avait hérité de sa mère : elle n'avait pas d'autres terres, car c'était la seule dont Méléagant ne l'ait pas dépouillé.

 

Français 115 fol. 375v : La sœur de Méléagant délivre Lancelot de sa prison et le déguise en demoiselle
Français 115 fol. 376